«Nous ne voulions pas d'une remise en route de l'AdG à coups de
manivelle», a commenté vendredi le conseiller national genevois
Pierre Vanek. Les membres de SolidaritéS ont préféré tirer un trait
sur l'expérience. Ils ne sont toutefois pas opposés à participer, à
l'avenir, à la reconstruction d'un pôle à l'extrême gauche.
Elections fatales
Le départ de SolidaritéS était dans l'air depuis de nombreux
mois. Les désaccords avec le PdT et avec les Indépendants s'étaient
multipliés. Le point de non-retour a été atteint lors des élections
cantonales de l'automne 2005, où les dissensions se sont révélées
fatales à l'alliance.
SolidaritéS, d'un côté, et les Indépendants et le PdT, de l'autre,
s'étaient montrés incapables de partir en campagne unis. Les
candidats de l'AdG s'étaient présentés sur deux listes séparées.
Une stratégie suicidaire puisqu'aucune des listes n'atteindra le
quorum de 7% permettant d'avoir des élus au Grand Conseil.
Les membres de l'AdG s'étaient aussi déchirés, quelques semaines
avant les élections, sur la question du référendum sur l'extension
de la libre circulation des personnes. Christian Grobet était monté
au front pour combattre ce projet, qu'il estimait mauvais pour les
salariés, au grand étonnement de certains membres de
SolidaritéS.
Une coquille vide
Dans les faits, l'AdG a cessé de fonctionner depuis les
élections cantonales, a relevé M. Vanek. Le mouvement, loin de
rassembler les forces militantes sur le terrain, est devenu «une
coquille passablement vide», a regretté le conseiller national. Les
trois composantes ne discutaient pratiquement plus entre elles.
Un mouvement né en 1993
L'Alliance de gauche est née en 1993 d'un accord électoral entre le Parti du Travail, SolidaritéS et des personnalités indépendantes.
Le mouvement, situé à gauche des socialistes, se voulait l'incarnation de la résistance au néolibéralisme.
Au plus fort de son succès, l'AdG a compté jusqu'à 21 députés au Grand Conseil.