Les 132 Etats ont pris cette décision vendredi soir, quasiment à
la dernière minute, lors d'une conférence réunie durant cinq jours
dans la ville brésilienne de Curitiba.
A partir de 2012, les Etats devront donc identifier les produits
qu'ils exportent et qui contiennent des organismes génétiquement
modifiés (OGM) "selon les possibilités techniques de chaque pays",
indique un communiqué publié à l'issue de la conférence. La mention
"peut contenir des OGM" sera alors remplacée par "contient des
OGM".
Un "compromis équilibré"
Le chef de la délégation suisse, Robert Lamb, a salué l'adoption
de ce "compromis équilibré". La Suisse a exigé des règles claires
et est parvenue à jouer les intermédiaires entre les différents
pays, a-t-il déclaré à l'ATS.
Experts en alimentation et défenseurs de l'environnement se sont
en revanche montrés déçus. L'organisation Greenpeace a notamment
déploré que la conférence de Curitiba n'ait permis de faire "que de
très petits progrès".
Les cinq grands opposés
La conférence de Curitiba constituait la troisième tentative en
deux ans de trouver une façon d'informer les consommateurs sur la
présence d'OGM dans un produit alimentaire.
Les principaux pays producteurs, parmi lesquels l'Argentine, le
Brésil, les Etats-Unis et le Canada, s'opposaient jusqu'ici à la
formule "contient des OGM", estimant qu'un étiquetage de ce type
"ferait peur aux consommateurs" et pourrait servir à
l'établissement d'une barrière commerciale.
ats/fb
Cinq pays "riches en OGM"
Cinq pays à eux seuls concentrent près de 95 % de la superficie de la planète plantée en OGM, soit 85,4 millions d'hectares. Quatre se trouvent sur le continent américain et le cinquième en Asie.
Les Etats-Unis contiennent la plus grande surface (49,8 millions d'hectares).
L'Argentine arrive en deuxième position (17,1 millions).
Le Brésil (9,4 millions) est troisième.
Le Canada (5,8 millions) et la Chine (3,3 millions) concluent ce quintette.
Parmi ceux-ci, seul le Brésil a ratifié le protocole de Carthagène.