Avec une perte de 166,3 millions déjà annoncée en mars, «les
chiffres sont mauvais», a déclaré mardi à Zurich le directeur
Benedikt Weibel pour sa 14e et dernière conférence de presse de
bilan. «Et cela même si de nombreux facteurs extraordinaires y ont
contribué».
La panne de juin
Parmi ceux-ci, la grande panne de courant du 22 juin et les
violentes intempéries d'août. Le problème de la caisse de pensions
des CFF n'est pas non plus encore résolu, les CFF espérant
toutefois une solution globale du côté de la Confédération et du
Parlement.
En trafic marchandises, la concurrence s'est accrue suite
notamment à l'abolition générale de la limitation des 40 tonnes
pour les poids lourds, a souligné M. Weibel. Face à une chute de
6,9 % de ce trafic, CFF Cargo est en pleine et coûteuse
restructuration. Pour le domaine de l'entretien du matériel
roulant, une décision définitive ne sera prise «qu'à mi-2006».
Davantage de passagers
Côté passagers, la hausse de 8,9 % du nombre de personnes
transportées (+ 11 % du trafic voyageurs), est réjouissante. «De
plus en plus de gens sont des pendulaires sur des distances de plus
en plus grandes», a précisé M. Weibel. Cette augmentation n'a pas
encore suffi à compenser les investissements effectués pour Rail
2000, mais ce n'est qu'une affaire de temps, a estimé Thierry
Lalive d'Epinay, le président du conseil d'administration.
CFF Immobilier a également enregistré un excédent, grâce notamment
aux gares. Leur fréquentation importante en fait «des lieux
d'affaires et d'accueil privilégiés». Gares et trafic se stimulent
ainsi réciproquement.
Hausse de tarifs fin 2007
«Pour 2006, nous voulons atteindre les chiffres noirs, si l'on
met entre parenthèses les provisions pour la caisse de pensions», a
annoncé M. Weibel.
Un objectif à réaliser sans hausse immédiate des tarifs: «Il n'y
aura pas de hausse sans nouvelles prestations», a assuré le
directeur, et la prochaine prestation prévue «est le tunnel de base
du Lötschberg fin 2007». Les billets de trains devraient alors
renchérir.
Négociations avec les syndicats
Concernant le personnel, les CFF espèrent négocier d'ici fin
2006 des conventions collectives par branche avec les employés afin
de pouvoir mieux faire face à la concurrence. Ils avaient résilié
fin mars les anciennes CCT de CFF et CFF Cargo.
«Nous ne voulons «pas réduire les revenus des cheminots», a
affirmé M. Weibel, «mais nous pensons que plus de flexibilité en
matière de temps de travail et d'indemnités est possible».
Interrogé sur la semaine de 39 heures introduite il y a quelques
années, il a reconnu que ce concept était mort. Questionné sur
l'éventualité d'une grève en cas d'échec des discussions, il a dit
ne pas vouloir même «parler» d'un tel scenario.
Succession en cours
Le processus de succession à M. Weibel, qui se retirera à la fin
de l'année, «est en cours», a indiqué M. Lalive d'Epinay. Le nom du
futur directeur des CFF devrait être annoncé «cet été», a-t-il
ajouté sans plus de précisions.
ats/nr
Les CFF en 2005
Déficit de 166,3 millions (bénéfice de 42,6 millions en 2004).
Chiffre d'affaires stable à 7,08 milliards.
Dépenses en hausse de 5,2%, à 7,1 milliards.
Hausse du nombre de voyageurs (275,9 millions contre 253,4 en 2004).
Hausse des tonnes-kilomètres transportées (11,4 milliards contre 10,1 milliards un an auparavant).
Les CFF et leurs filiales ont employé l'an passé 28'330 personnes, soit une vingtaine de moins que l'année précédente.
Des trains plus sûrs
La sécurité s'est améliorée dans les trains suisses en 2005. Selon les CFF, le nombre d'agressions à l'encontre des clients et du personnel a reculé de 15 %.
Les vols d'objets et de valeurs appartenant à la clientèle sont également en baisse de 15 %. Les actes de vandalisme ont diminué eux de 10 % par rapport à 2004.
En revanche les effractions commises dans les installations fixes des CFF ont augmenté de 20 %. Mais elles restent à un niveau très bas, précise les CFF. Pour y faire face, les CFF ont renforcé la surveillance dans les gares.
Le nombre d'accidents d'exploitation est passé de 101 en 2004 à 87 l'année dernière (- 14 %). 83 % des collisions et des déraillements ont eu lieu lors d'opérations de manoeuvre avec des trains vides.
En 2005, les CFF n'ont déploré aucune collision et aucun déraillement provoquant des blessures ou des morts. Le nombre d'accidents aux passages à niveau est passé de trois à deux. L'un d'entre eux a provoqué le décès de deux personnes.