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Allocations harmonisées: référendum lancé

Allocations familiales
La droite lance le référendum contre l'harmonisation des allocations
Comme promis, les patrons partent en guerre contre l'harmonisation des allocations pour enfants. Le comité référendaire, issu de la droite économique, a lancé mardi la récolte des 50'000 signatures nécessaires.

Les paraphes devront être réunis d'ici le 13 juillet. Le comité
«non à l'intervention fédérale dans les allocations familiales»
s'est montré optimiste lors d'une conférence de presse au Palais
fédéral. Il compte bien torpiller le projet visant à accorder au
moins 200 francs par enfant jusqu'à 16 ans et 250 francs pour les
jeunes en formation jusqu'à 25 ans.

Menace sur les salaires

«Nous expliquerons au peuple qu'il devra payer lui-même les
coûts de cette extension de l'Etat social», a dit Peter Hasler. Le
directeur de l'Union patronale suisse (UPS) ne s'est pas privé de
proférer des menaces sur les salaires. Si l'harmonisation des
allocations passe la rampe, les employeurs devront comprimer les
coûts, a-t-il averti.



Alors que des chiffres divergents circulent, le patronat estime le
coût du projet à près de 700 millions par an. «Nous ne pouvons plus
nous offrir le luxe de ce genre de subventions arrosoir», a lancé
le président de l'Union suisse des arts et métiers (USAM) et
conseiller national Edi Engelberger (PRD/NW).

Etrangers visés

Pour lui, l'harmonisation est «mal venue». L'allocation
mensuelle moyenne de 188,50 francs accordée en Suisse est déjà une
des plus généreuses d'Europe. Une hausse se traduirait par de
nouveaux transferts de prestations sociales à l'étranger, a-t-il
dit tout en se défendant d'être xénophobe. Les travailleurs
étrangers en Suisse touchent déjà quelque 230'000 allocations pour
des enfants vivant dans leur pays, selon M. Engelberger.



Le directeur du Centre patronal vaudois, Jean-François Cavin, a
jugé lui aussi le projet «absurde et néfaste». L'harmonisation
fédérale va mettre à mal le fédéralisme, alors même que la
politique familiale relève en premier lieu des cantons, selon
lui.



ats/dk

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Initiative de Travail.Suisse en suspens

Une initiative de Travail.Suisse sur le même sujet devrait elle aussi être soumise au peuple.

Intitulé "Pour de plus justes allocations pour enfants!", le texte exige l'augmentation des allocations familiales par enfant à 15 francs par jour, soit 450 francs par mois.

L'initiative est encore en suspens aux Chambres fédérales. Aucune date n'a pour l'heure été communiquée pour la votation populaire.

La droite économique au complet

Outre l'USAM, l'UPS et le Centre patronal, le comité référendaire comprend aussi la Fédération des entreprises romandes.

Economiesuisse devrait bientôt rejoindre le club. Ses instances dirigeantes trancheront à mi-avril, d'après le vice directeur de l'USAM Kurt Gfeller.

Le Parti libéral a déjà annoncé son soutien au référendum. Radicaux et démocrates du centre devraient probablement s'y rallier aussi, a estimé M. Gfeller.