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Asile: oui massif de l'UDC à un durcissement

Ueli Maurer à l'assemblée des délégués de l'UDC à Maienfeld (GR)
Ueli Maurer à l'assemblée des délégués de l'UDC à Maienfeld (GR)
L'UDC a confirmé samedi son soutien au durcissement du droit d'asile et des étrangers. Sans surprise, les 400 délégués ont approuvé à l'unanimité à Maienfeld (GR) les deux nouvelles lois contestées par la gauche.

Au nom du Conseil fédéral, le ministre de la justice Christoph
Blocher a affirmé que le durcissement proposé était indispensable
pour mettre fin aux «graves problèmes ces dernières années» en
matière d'immigration.

La nouvelle loi sur les étrangers limitera notamment fortement
l'arrivée de non-ressortissants de l'UE sur le marché du travail
helvétique, estime le conseiller fédéral UDC: hors UE, «seuls les
spécialistes introuvables en Europe pourront venir». L'alternative
serait «une libre-circulation avec le monde entier».



La révision de la loi sur l'asile est quant à elle nécessaire
notamment parce que «trop de requérants qui n'ont pas de raison
valable d'obtenir l'asile ne remettent aucun document de voyage», a
dit le tribun zurichois. A l'inverse, la révision permettra
«d'améliorer le statut des personnes susceptibles de rester
longtemps en Suisse», selon lui.

Papiers d'identité

La question des papiers d'identité est centrale, a expliqué le
conseiller national zurichois Hans Fehr lors d'un débat
contradictoire: «aujourd'hui, 80% des réfugiés ont des papiers,
alors que 80% des requérants d'asile n'en ont pas».



Les personnes poursuivies dans leur pays n'ont souvent pas de
papiers parce que les autorités refusent de leur en délivrer, a
rétorqué Jürg Schertenleib, de l'Organisation suisse d'aide aux
réfugiés. D'ailleurs, dans la pratique en Suisse, on considère
d'habitude que si un réfugié a un passeport, «c'est la preuve qu'il
n'est pas poursuivi».

Renvois problématiques

Pour le conseiller national Christian Levrat (PS/FR), les deux
lois ne s'attaquent pas aux réels problèmes: les renvois des
requérants déboutés, la criminalité des étrangers et le
désoeuvrement forcé des demandeurs d'asile. Au contraire, elles
vont, selon lui, les renforcer, et sanctionner les fausses
personnes.



MM. Fehr et Levrat se sont retrouvés sur la question des renvois
de requérants déboutés, estimant qu'il fallait mettre la pression
sur les pays d'origine pour qu'ils concluent des accords de
réadmission. Volontiers, a répondu plus tard M. Blocher. «Le
problème, c'est que ces Etats réclament souvent en échange des
accords de libre-circulation ou une aide au développement».

Initiative COSA: décision ultérieure

Les délégués de l'UDC ont par ailleurs accepté à la
quasi-unanimité d'attendre août pour se prononcer sur l'initiative
populaire COSA. Le président de l'UDC Ueli Maurer a invoqué une
séance d'une commission parlementaire vendredi, lors de laquelle,
selon lui, des représentants de tous les partis ont demandé de
réexaminer l'affection des 7 milliards de francs issus de la vente
de l'or excédentaire de la BNS. La question est de savoir si cette
manne doit être versée à l'AVS ou à l'AI.



Or, a dit Ueli Maurer, les partis bourgeois avaient donné leur
parole à la fin de la session de printemps qu'ils voulaient
attribuer la somme à l'AVS. Le président de l'UDC estime que le PDC
et le PRD sont maintenant plus favorables à un assainissement de
l'AI avec ces 7 milliards. L'UDC y est opposée, car elle réclame
une réforme profonde de l'assurance invalidité pour la remettre à
flot.



Avant d'arrêter sa position, l'UDC exige l'assurance des partis du
centre que l'AI soit complètement assainie avant que ses dettes
soient remboursées. Elle compte reprendre contact avec les autres
partis bourgeois, les milieux économiques et la Banque nationale
avant de faire son choix.



Lancée par la gauche et les syndicats, l'initiative COSA demande
que les bénéfices de la Banque nationale suisse (BNS) soient
attribués à l'AVS. Les citoyens doivent se prononcer fin
septembre.



ats/dk

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Le milliard européen décrié

Le milliard de francs promis à l'UE par la Suisse pour les pays de l'Est doit être impérativement compensé dans le budget fédéral, a exigé samedi le président de l'UDC Ueli Maurer. Toute autre attitude serait «simplement irresponsable».

Il a jugé «inacceptable» le refus de compenser ces quelque 100 millions de francs annuels et de plafonner à ce niveau les contributions à l'UE dans la loi sur la coopération avec les pays de l'Est. Le Conseil fédéral et le Parlement ont ainsi commis «de lourdes erreurs de politique financière et rompu leurs promesses».

Le président de l'UDC a accusé au passage le ministre de l'Economie Joseph Deiss d'avoir «menti, soit à l'époque, soit aujourd'hui». «Tout le monde sait que c'est cette promesse d'un milliard qui a permis aux bilatérales II d'aboutir, mais le Conseil fédéral ne l'a jamais admis», a-t-il affirmé en parlant de «pot-de vin».

L'UDF et le PCS prennent position

Les délégués de l'Union démocratique fédérale (UDF) ont décidé de rejeter le référendum contre le milliard de cohésion lancé par les Démocrates suisses et l'UDC (40 voix contre 14).

Ils estiment qu'un refus de cette contribution pourrait tendre très sérieusement les relations avec l'UE et coûter cher à la Suisse.

A la quasi-unanimité, l'UDF s'est aussi prononcée pour le nouvel article constitutionnel sur la formation. Selon elle, l'harmonisation minimale des systèmes scolaires permettra aux différentes autorités d'intensifier leur coopération pour assurer la qualité de l'enseignement et permettre la mobilité.

Le Parti chrétien-social (PCS) a de son côté choisi à l'unanimité de dire non aux révision des lois sur l'asile et sur les étrangers.

Pour les délégués du PCS, il n'y a pas d'urgence à adopter ces révisions, qui ne respectent pas les droits de l'homme.