Modifié

Genève aura ses carrés confessionnels

Musulmans et juifs pourront disposer de carrés confessionnels
Musulmans et juifs pourront disposer de carrés confessionnels
Le Grand Conseil genevois a adopté vendredi à l'unanimité la loi sur les cimetières mettant fin au long feuilleton des carrés confessionnels. La loi autorise le regroupement confessionnel à l'intérieur des cimetières.

Les tombes pourront être aménagées et orientées selon les rites
du défunt dans les quartiers réservés aux confessions. Ces lieux ne
devront toutefois ni être délimités, ni comporter de signes
distinctifs. La création de cimetières privés est interdite.

Ni gagnants, ni perdants

Il n'y a ni gagnants, ni perdants, ni reniement des valeurs, a
déclaré le conseiller d'Etat Laurent Moutinot. «Cette loi est un
équilibre entre la laïcité, le respect des croyances et la liberté
religieuse», a souligné le chef du Département des
institutions.



Concrètement, musulmans et juifs, les deux principales minorités
concernées, pourront être ensevelis dans des carrés confessionnels
réservés dans les cimetières communaux. Cette solution existe déjà
de facto pour les musulmans au Petit-Saconnex (GE).

Une exception à Veyrier

Les tenants de la laïcité, radicaux en tête, ont lutté contre la
création de cimetières privés prévue dans la première mouture de la
loi. Au final, une dérogation a été admise pour le cimetière
israélite de Veyrier, aujourd'hui trop petit. Ce cimetière est
situé à cheval sur la frontière avec la France. L'entrée et
l'oratoire sont sur sol suisse mais les tombes se situent sur
territoire français.



Les députés ont accepté d'enterrer désormais les défunts sur une
parcelle située en Suisse. L'exiguïté du terrain concerné a eu
raison des dernières réticences, selon Ariane Wisard-Blum, la
rapporteuse de la commission. Cette solution met fin à une certaine
hypocrisie, selon Pierre Weiss (libéral). Les Israélites ne devront
plus «expulser» leurs défunts en France.



ats/sun

Publié Modifié

Farouchement attaché à la laïcité

Avec 79 oui et deux abstentions (1 PDC et 1 indépendant), la deuxième tentative aura été la bonne.

Le Grand Conseil avait renvoyé en octobre dernier le projet en commission avec une salve d'amendements à la clé. Les politiciens se sont ensuite déchirés, chaque parti y allant de sa solution.

Le sujet est très sensible au bout du lac. La République observe en effet une stricte laïcité en matière d'ensevelissement. La loi qui régit ce domaine date de 1876.

Satisfaction générale

La loi sur les cimetières n'a finalement pas suscité de débat vendredi soir. Chaque parti s'est félicité de la solution trouvée.

C'est une solution «élégante», selon Guy Mettan (PDC).Pour Antonio Hodgers, président des Verts genevois, la nouvelle loi garantit la liberté religieuse dans un cadre laïque.

La loi genevoise est désormais conforme à la Constitution fédérale qui garantit la liberté de conscience et de culte.