Lonza a indiqué lundi avoir constaté ces émissions lors d'un contrôle en 2018 à Viège (VS). Elles ont été signalées à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
Depuis le début de l'année, les émissions de protoxyde d'azote, ou gaz hilarant, sont recensées dans le registre suisse des échanges de quotas d'émission. Lonza étant inscrite à ce registre, elle doit remettre à la Confédération les droits d'émissions ou des certificats étrangers également pour ce gaz.
Ce gaz nuisible pour le climat est émis lors de la production de la vitamine niacine. L'entreprise chimique exploite une installation à cette fin depuis 1971. Ces émissions ne sont pas réglementées par l'ordonnance sur la protection de l'air et l'entreprise ne les a donc jamais analysées.
Lonza promet des mesures
Lonza s'est en outre engagée à installer un catalysateur pour un montant de 12 millions de francs, afin de réduire ses émissions d'au moins 98% d'ici fin 2021. Elle a déjà pris les premières mesures, a confirmé l'OFEV.
La Suisse s'est engagée à réduire ses émissions de 15,8% en moyenne par rapport à 1990 pour les années 2013 à 2020. Les 600'000 tonnes d'équivalents CO2 émises par la Lonza grèvent cet objectif. Afin d'atteindre la cible du Protocole de Kyoto, la fondation Centime Climatique acquerra des certificats étrangers à hauteur de 5 millions de tonnes de CO2 et les transférera à la Confédération.
Inquiétude chez les Verts
Interrogé dans Forum, Christophe Clivaz, conseiller national Vert valaisan, se dit très surpris par cette annonce de Lonza. "1%, c'est juste énorme (...) et c'est une très mauvaise nouvelle." A ses yeux, cela représente un souci dans les objectifs que se fixe la Suisse en matière d'émissions de CO2 et un souci de se dire qu'on pourrait trouver d'autres substances similaires à l'avenir dans une autre entreprise. "Et cela met des doutes sur la fiabilité du système de mesures des gaz à effet de serre en Suisse", conclut l'écologiste.
Le conseiller aux Etats vaudois Olivier Français juge lui qu'il faut désormais voir où on peut améliorer les choses, que ce soit dans la pharma ou dans la gestion des déchets. "Il faut être plus exigeant par rapport à l'industrie au sens large du terme", juge le libéral-radical, tout en regrettant que le processus va certainement prendre beaucoup de temps.
pym/boi aved ats