La droite économique ne veut rien entendre d'une allocation
minimale au niveau suisse de 200 francs par enfant et de 250 francs
par jeune en formation jusqu'à 25 ans. Ce contre-projet à une
initiative du syndicat Travail.Suisse, qui exigeait 450 francs par
enfant et qui a été retirée entretemps, avait été combattu par le
PRD et l'UDC au Parlement mais a reçu le soutien du PDC et de la
gauche.
Pour l'USAM, l'Union patronale suisse (UPS), le Centre patronal,
economiesuisse et la Fédération des entreprises romandes, les
cantons doivent rester compétents en matière de politique
familiale. Le système a fait ses preuves et l'allocation mensuelle
moyenne de 188,50 francs accordée en Suisse est déjà une des plus
généreuses d'Europe.
Un luxe
Selon les opposants à l'harmonisation des allocations, la Suisse
n'a pas les moyens de s'offrir le luxe d'une nouvelle assurance
sociale et de «subventions arrosoirs». Alors que des chiffres
divergents circulent, le patronat estime la facture du projet à
près de 700 millions de francs par an. Pour y répondre, les
employeurs devront comprimer les coûts.
L'USAM entend également empêcher une hausse des transferts de
prestations sociales vers l'étranger. Estimant que les citoyens se
rendront compte du bien-fondé de leurs critiques dès qu'un «large
et véritable» débat sera lancé, les organisations économiques
partent confiantes en campagne.
ats/sun
L'UDC affiche son soutien
L'UDC, qui partage les opinions de l'USAM, s'est affichée en partenaire incontournable en affirmant dans un communiqué avoir fourni 20'000 signatures pour ce référendum.
Ce chiffre est toutefois contesté par le directeur de l'USAM et conseiller national Pierre Triponez (PRD/BE). L'UDC n'a livré que 419 paraphes de surcroît non authentifiés, a-t-il indiqué.
Un comité pour l'harmonisation
Dans le camp "pro" harmonisation, un comité national «Oui à la loi sur les allocations familiales» s'est créé. Présidé par des parlementaires du PS, du PDC, des Verts, du PEV et du PCS, il regroupe plus de 40 organisations et plus de 100 personnes.
L'harmonisation proposée est raisonnable, à leurs yeux. Il s'agit de supprimer les lacunes actuelles. Les différences régionales sont grandes, ce qui pose notamment des difficultés à de nombreuses familles dont le canton de domicile est différent de celui de travail.
Les personnes actives à temps partiel ne reçoivent en outre souvent pas ou peu d'allocations, note le comité.