L'USS plaide pour une hausse des salaires

Les revenus réels des ménages ordinaires n'ont guère progressé
ces dernières années. Des hausses de salaire insuffisantes n'ont
pas suffi à compenser l'augmentation des dépenses destinées aux
caisses maladie et de pension ainsi qu'aux loyers, a relevé l'USS
vendredi dans un communiqué.

Conditions favorables

Or, les bénéfices explosent. La nouvelle caste des managers se
verse des salaires toujours plus scandaleux, à l'instar du patron
de l'UBS Marcel Ospel, qui gagne 100'000 francs par jour ouvrable,
a dénoncé M. Rechsteiner. Des mesures sont nécessaires pour
corriger des inégalités d'une telle ampleur.



«Augmentez les salaires - cap sur l'égalité!» est le slogan choisi
par l'USS pour le 1er Mai, mais également comme thème de sa
campagne 2006, a souligné son président. Les conditions pour le
faire sont favorables tant au niveau international que pour
l'économie intérieure.

Productivité à la hausse

Par rapport au personnel, ce sont surtout les entreprises qui
ont profité pour l'heure de cette embellie, ce qui est habituel au
début d'une reprise, a constaté Serge Gaillard, premier secrétaire
de l'USS. Depuis 2003, leurs bénéfices n'ont cessé d'augmenter.
Comme elles n'ont encore que peu engagé de personnel, la
productivité du travail a nettement augmenté, de 2% selon les
chiffres du KOF.



Or tout le monde doit profiter de cette productivité durable, a
dit M. Gaillard. Décents, les salaires sont synonymes de sécurité
pour les familles. Ils renforcent le pouvoir d'achat et diminuent
la peur du lendemain.



Le premier secrétaire a déploré la forte pression constatée ces
derniers mois sur les bas salaires et ceux des personnes qui
cherchent un nouvel emploi. Il faut davantage de négociations
salariales collectives, d'augmentations générales des salaires et
de conventions collectives de travail avec des salaires minimaux,
at-il ajouté.

Femmes moins payées

L'USS met aussi un accent tout particulier cette année dans la
lutte contre les discriminations salariales dont souffrent les
femmes, a dit Nathalie Imboden, secrétaire centrale de l'USS. C'est
un fait avéré: même lorsqu'elles ont un profil identique, les
femmes gagnent en moyenne 12% de moins que les hommes pour un
travail comparable.



Quelque 40% de la différence s'expliquent par la formation,
l'expérience ou l'activité, et sont liés à la discrimination à
l'emploi. Pour les 60% autres pourcent, on a aucune explication, a
relevé la secrétaire centrale.

Lourde facture

Chaque année, cette discrimination fait perdre plusieurs
milliers de francs aux femmes concernées. Cela se répercute sur les
assurances sociales, où la prévoyance professionnelle des femmes à
la retraite est inférieure à celle des hommes. Le dommage à
l'économie est aussi important de par la perte du pouvoir
d'achat.



Le but de la campagne des syndicats est de faire disparaître en
dix ans ces différences salariales. Les entreprises doivent
notamment instaurer la transparence des salaires versés aux hommes
et aux femmes.



Si les femmes se sont battues jusqu'ici au niveau individuel, il
faut à l'avenir agir et négocier de manière plus collective, a
souligné Mme Imboden. Une étude allemande a montré que dans les
entreprises soumises à CCT, la différence de salaire entre hommes
et femmes est de 6% inférieure à celles non soumises à CCT.



L'USS organisera le 14 juin la journée nationale d'action «Et
voici la facture». Elle servira à montrer de quels montants
importants sont privés les femmes en raison de la discrimination
salariale.



ats/kot