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Retraite à la carte: niet du Conseil fédéral

Augmenter l'âge de la retraite, quels enjeux?
Le flexibilité de la retraite telle que pro- posée par l'USS ne plaît pas au CF
Le Conseil fédéral rejette l'initiative «pour un âge de l'AVS flexible». Selon lui, ce texte va à l'encontre de la tendance générale à une hausse de l'âge de la retraite et entraînerait des coûts jugés insupportables.

L'initiative populaire de l'Union syndicale suisse, déposée en
mars avec un peu plus de 106'000 signatures, demande que les
personnes gagnant moins de 119'340 francs par an puissent toucher
une rente complète dès 62 ans. Elles devraient également pouvoir
anticiper une rente partielle si elles continuent de travailler à
temps partiel.

La majorité de la population active répond aux critères prévus
par cette initiative. Le gouvernement a par conséquent estimé jeudi
que son acceptation reviendrait dans les faits à abaisser l'âge de
la retraite pour la majeure partie de la population. Une
perspective inacceptable à ses yeux, d'autant que cette baisse
profiterait surtout aux personnes qui en ont les moyens
financiers.

Besoin de main d'oeuvre

A cela s'ajoute le fait que la plupart des gens atteignent l'âge
de l'AVS en bonne santé et qu'ils ont une espérance de vie plus
longue. Ils touchent donc des prestations plus longtemps, cependant
que dans le même temps le déséquilibre entre cotisants et rentiers
se creuse en raison de la dénatalité.



Le Conseil fédéral s'attend par ailleurs à une pénurie de main
d'oeuvre à moyen terme. Il faudrait alors plutôt encourager les
personnes d'un certain âge à rester actives jusqu'à 64/65 ans,
l'âge légal actuel de la retraite, voire au-delà.

Facture salée

Autre obstacle: les conséquences financières, et le silence des
initiants sur la façon de compenser ces coûts. Le gouvernement
évalue la facture globale de l'initiative à 919 millions de francs
si l'âge de la retraite des femmes est porté à 65 ans (dont 779
millions pour l'AVS uniquement) et à 1,316 milliard en cas de statu
quo (1,26 milliard). Et de rappeler que le vieillissement de la
population soumet aujourd'hui déjà le 1er pilier à forte
pression.



Le Conseil fédéral se défend d'être insensible aux revendications
d'un âge de la retraite flexible. Mais il faut trouver une solution
qui tienne compte des besoins sociaux et économiques spécifiques
des intéressés.



ats/sun

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Miser sur les 11e et 12e révisions

Le gouvernement préfère miser sur la 11e révision de l'AVS bis, qui peut constituer un contre-projet indirect à l'initiative, selon lui.

Malgré les critiques, il a décidé de maintenir le cap en proposant un système de rente-pont dès 62 ans pour les personnes qui ne peuvent pas se permettre une retraite anticipée.

Ce modèle, devisé à 353 millions par an, devrait être compensé par l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. L'assainissement à long terme de l'AVS fera l'objet d'une révision plus substantielle vers 2008-2009.

C'est alors que seront abordées les hausses prévues de la TVA (un point vers 2010 et un autre vers 2020) et le passage à la retraite à 66 ou 67 ans. La balle est désormais dans le camp du Parlement. Il devra dire s'il compte traiter l'initiative de l'USS et le projet de loi en parallèle ou séparément.

La commission préparatoire du Conseil national a entamé ses travaux, mais ne s'est pas encore prononcée sur le régime de préretraite.