L'étude a été réalisée sous le patronat de la Commission
fédérale contre le racisme (CFR) et en collaboration avec
l'hebdomadaire judaïque «tachles». Elle conclut que 10% des Suisses
sont antisémites. Les personnes avec une formation scolaire
minimale, à bas revenu, de droite, sans juifs parmi leurs
connaissances personnelles ou habitant la campagne sont
surreprésentées dans cette catégorie.
Alors que 28% des sondés avouent un antisémitisme ponctuel, 15% se
disent déçus et contrariés par la politique israélienne, sans
toutefois éprouver des sentiments négatifs à l'égard des juifs.
Selon gfs.bern, ces deux groupes ne font en général pas partie des
personnes à potentiel antisémite.
Ce n'est que lorsque des avis, émotions ou stéréotypes sont
partagés et répétés systématiquement qu'il y a antisémitisme.
Enfin, 37% des personnes sondées ont une attitude foncièrement
positive envers leurs concitoyens juifs.
Juifs de Suisse respectés
La politique menée par Israël au Proche-Orient (lire ci-contre)
ne semble toutefois pas avoir de grandes répercussions sur
l'attitude des Suisses à l'égard des juifs, note gfs.bern dans son
étude publiée vendredi.
La minorité juive en Suisse est fondamentalement considérée avec
respect: 55% des personnes interrogées se sont exprimées dans ce
sens. Mais 45% regrettent que les juifs choisissent de s'isoler
délibérément du reste de la population. Les théories de complot ne
trouvent guère de soutien: 49% des sondés ne croient pas à un
ascendant juif sur les événements dans le monde.
Ils sont même 72% à penser qu'il n'y a pas d'influence juive sur
les événements en Suisse. Enfin, 29% estiment que la Suisse a été
soumise au chantage d'organisations juives lors du débat sur son
attitude pendant la Deuxième Guerre mondiale. Une majorité ne voit
donc plus ou pas la Suisse comme une victime, relève
gfs.bern.
ats/sun
Politique israélienne mal vue
Le sondage révèle aussi que l'image de l'Etat hébreu souffre de sa politique envers son voisin palestinien.
Israël est majoritairement perçu comme un Etat normal à qui l'on doit du respect. Mais la déception et l'incompréhension surgissent lorsqu'il est question du conflit palestino-israélien.
54% des sondés estiment qu'Israël est gouverné par des fanatiques religieux et 50% voient en lui Goliath engagé dans une guerre de destruction contre la population palestinienne.
Echantillon de 1030 personnes
Parmi les sondés, dix pourcent ne peuvent être classés parce que leurs réponses se sont révélées indécises.
Pour le sondage, 1030 personnes suisses et non suisses de tout le pays ont été interrogées entre le 5 et le 15 février.
La marge d'erreur est de plus ou moins 3,1%.