Ce record n'est pas à mettre sur le compte de l'augmentation des
chutes de pierres, mais au beau temps qui a attiré une foule de
randonneurs en montagne, précise la Rega, confirmant l'information
parue dans le quotidien alémanique.
Durant le mois de juillet caniculaire de 2003, 139 personnes
avaient dû être secourues, soit près de 50 de moins que cette
année. De janvier à juillet, la Rega a totalisé 390 engagements,
contre 403 en 2003. Une différence qui s'explique essentiellement
par un mois de juin nettement plus beau il y a trois ans. Sur toute
l'année 2006, les interventions ne devraient d'ailleurs pas être
supérieures à 2003, estime la société de sauvetage.
Les randonneurs en première ligne
Les randonneurs sont les principales victimes. Ils étaient 86 à
être sauvés en juillet, suivis des alpinistes (61), des grimpeurs
(34), des personnes en mountain-bike (4) et deux autres accidentés.
On n'observe pas d'augmentation d'accidents dus à des chutes de
pierre, souligne Gery Baumann, porte-parole de la Rega. De plus, il
ne s'agit pas toujours d'accidents graves: dans un terrain
difficile, un pied cassé suffit pour nécessiter un transport par
hélicoptère.
Bernhard Vogel, chef d'Air Zermatt, ne voit pas non plus de
modification structurelle. Il est clair que certains incidents sont
imputables au dégel du permafrost, déclare-t-il dans un interview à
la «Mittelland Zeitung». Mais les effondrements rocheux ont
toujours existé. La seule différence est qu'ils se produisent
maintenant aussi en altitude, où ils étaient encore rares il y a
quelques années.
Divers experts ont mis en garde ces dernières semaines contre un
danger accru de chutes de pierres, dues aux températures élevées.
Les roches ne sont plus maintenues par une couche de glace solide.
S'il n'y a plus de réel rafraîchissement pendant la nuit, une
randonnée en montagne peut présenter un risque accru même en début
de matinée (lire ci-contre).
ats/ap/sun
Les recommandations du Club alpin suisse
Suite au danger accru que représente les chutes de pierres, le Club alpin suisse (CAS) recommande aux randonneurs et alpinistes de bien se préparer avant d'aller en montagne, par le biais par exemple d'informations recueillies sur internet, auprès des cabanes ou des guides locaux.
La préparation d'une randonnée est essentielle, souligne Bruno Hasler, guide de montagne et chargé de formation auprès du CAS.
Le CAS a également adapté certaines voies aux nouvelles conditions, comme l'accès au Piz Bernina. Si certaines routes sont devenues plus difficiles, les conditions générales dans les Alpes restent cependant tout à fait acceptables.
Les voies qui étaient déjà à risque le sont devenues encore plus, notamment les parois nord au-dessus de 3000 mètres.
Il n'existe toutefois que très peu de routes classiques passant par des parois nord, relève Bruno Hasler. Il s'agit de tours extrêmes qui sont de toute manière inaccessibles pour 95% des alpinistes.