Une part des pays signataires, comme ceux de l'Union européenne, ont dépassé les objectifs qui visaient à réduire les émissions de gaz à effet de serre dues à l'activité humaine de 5% en moyenne jusqu'en 2012.
D'autres, la Chine en tête, n'ont pas fait grand-chose, montrant l'inégalité de l'application du protocole.
"Diminutions anecdotiques"
Pour le professeur d'écologie industrielle à l'Université de Lausanne, Suren Erkman, Kyoto est même un échec en raison de sa difficile application administrative et méthodologique: "Seul un petit nombre de pays étaient concernés et les objectifs étaient relativement modestes. Force est de constater que ça n'a pas vraiment eu d'effets et que les émissions ont diminué, mais de manière anecdotique. Mais surtout, la méthodologie de mise en oeuvre des outils était très compliquée. C'était compliqué aussi en termes de transparence et de vérification des données annoncées par les Etats membres".
Car en pratique, les sanctions consécutives au non respect du protocole n'ont jamais été clairement définies et l'accord n'a jamais été légalement contraignant pour les pays signataires.
Le bilan de la réduction des émissions est aussi faussé par la méthode de comptabilité, la baisse étant calculée à l'intérieur du pays où les émissions étaient rejetées. Or, on sait que certains Etats ont délocalisé leurs activités polluantes.
Une prolongation jusqu'à fin 2020
Il y a six ans, le protocole de Kyoto était prolongé de justesse au Qatar. Près de 200 pays lui ont accordé un délai supplémentaire jusqu'à fin 2020.
Durant toutes ces années de lutte pour le climat ou contre le réchauffement climatique, un dernier événement a fait date en 2015: les accords de Paris, premier accord universel, qui au contraire de Kyoto se veut juridiquement contraignant. Reste à voir si, comme Kyoto, sa mise en oeuvre s'avérera aussi compliquée.
Du côté suisse, la Confédération estime avoir rempli la première partie du contrat en respectant les objectifs de départ du protocole. D'ici la fin de l'année, la Suisse vise une réduction des gaz à effet de serre de 20% par rapport à 1990.
Natacha Van Cutsem/jfe