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Caisse unique: le PS affûte ses arguments

Maillard, Fehr et Fehr: trio de choc pour défendre la caisse unique
Maillard, Fehr et Fehr: trio de choc pour défendre la caisse unique
L'assurance maladie ne doit plus être le champ de bataille d'une concurrence absurde entre plus de 90 caisses. Fort de cet avis, le PS a prôné mardi à Berne la solution d'une caisse maladie unique.

Une chose est claire après dix ans de Loi sur l'assurance
maladie obligatoire (LAMal): cette prétendue «concurrence» n'a pas
empêché l'explosion des coûts de la santé, a indiqué le PS devant
la presse. La caisse unique mettrait fin à cette aberration, c'est
pourquoi le parti à la rose, à une semaine du débat parlementaire,
s'engage pour l'initiative "Pour une caisse maladie unique et
sociale".

Les caisses ne sont en compétition que pour s'arracher les «bons
risques», et cela par des moyens à la limite de la légalité, a
souligné le vice-président du PS Pierre-Yves Maillard. Cette
pseudo-concurrence a pour seul effet de relancer à l'infini la
spirale de hausse des primes. De plus, assurances de base et
assurances complémentaires seraient enfin clairement séparées.

Créer la transparence

Les caisses évitent de pratiquer des primes basses qui leur
amèneraient des flots de nouveaux assurés «indésirables». En créant
la transparence, la caisse unique permet d'instaurer un contrôle
efficace des prestataires de soins et services, tout en allégeant
considérablement leurs charges administratives.



Plus un système est concurrentiel, plus il engendre de frais dans
ce domaine, a ajouté M. Maillard. Les économies dans la gestion des
caisses seraient au bas mot de 3%, soit plus d'un demi-milliard de
francs par année, selon le Vaudois.



Une autre déficience est le financement des primes d'assurances
par tête. «La charge des primes fait mal», a rappelé de son côté la
conseillère nationale zurichoise Jacqueline Fehr. Leur paiement et
la participation élevée des assurés aux frais (franchise et
quote-part) font que le financement du système suisse de santé est
très antisocial.



Actuellement, une vendeuse d'un supermarché bien portante soutient
par ses primes un top-manager diabétique qui gagne 28 millions de
francs par an, a renchérit Pierre-Yves Maillard. C'est pourquoi le
PS prône pour une véritable assurance sociale, "une AVS de la
santé". La prise en compte du revenu et de la fortune dans le
calcul des primes soulagera les familles et la classe moyenne
(lire ci-contre).

Contre-attaque à santésuisse

La conférence de presse du PS intervient au lendemain de celle
de santésuisse, qui a présenté lundi les arguments contre la caisse
unique, et une semaine avant le débat au Conseil national sur ce
sujet. Le 8 mai, la Chambre du peuple débattra de l'initiative
populaire «pour une caisse-maladie unique et sociale». Il devrait
appeler au rejet sans contre-projet de l'initiative. Sa commission
préparatoire ainsi que le Conseil fédéral l'ont déjà
repoussée.



ats/ap/suh

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Un système similaire à celui de l'AVS

Limitée aux grands principes - le PS se refuse à entrer dans une guerre des chiffres - l'initiative laisse une marge de manoeuvre pour son application, a rappelé le président du PS.

Différents modèles sont envisageables, mais le parti privilégie le modèle de l'AVS. Les primes seraient fixées par canton et tiendraient compte du revenu et de la fortune des assurés.

Une limite supérieure serait déterminée et il n'y aurait pas de primes pour les enfants.

Enfin, les contributions actuelles de la Confédération et des cantons au subventionnement des primes seraient affectées au financement de la caisse unique.