Ces citoyens helvétiques se plaignent d'abord d’un manque de communication: ils affirment que d’autres pays sont en contact beaucoup plus étroit avec leurs ressortissants.
Les signataires de la lettre déplorent aussi un problème logistique: même enregistrés auprès des consulats, une partie des Suisses n’auraient pas reçu les messages d’information du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) qui leur étaient destinés.
Conseils jugés peu pertinents
La cinquantaine de plaignants déplorent enfin un manque de soutien moral. Ils rappellent qu'ils œuvrent au quotidien et depuis des années au renforcement des relations entre les deux pays, mais que depuis que l’épidémie a éclaté, ils disent ne pas pouvoir compter sur les autorités suisses. Ils citent par exemple le fait qu’on leur propose de s’informer auprès du gouvernement local, alors que tout ou presque est en chinois. On leur conseille aussi d’aller chez un médecin de famille, alors que ce n’est pas une pratique fréquente en Chine.
Ces Suisses ne demandent pas leur évacuation, comme cela a été fait pour des citoyens d'autres pays, car ce ne sont pas des touristes. Ils vivent en Chine depuis longtemps, souvent avec une famille et des conjoints chinois. Ils demandent en revanche un meilleur soutien au quotidien et une meilleure compréhension de leur situation.
L'ambassadeur répond par vidéo
Coïncidence ou non, l’ambassadeur de Suisse en Chine Bernardino Regazzoni a publié mardi une vidéo qui leur est destinée.
Sous cette vidéo figurent toute une série d’informations pratiques, claires et centralisées. A Berne, le DFAE a précisé à la RTS que ces informations avaient déjà été envoyées sous d’autres formes. Le département assure cependant qu'il va répondre en détail à cette lettre tout en soulignant qu'il a reçu aussi des remerciements des ressortissants suisses contents du soutien des autorités. Le DFAE rappelle encore que la Suisse n’a pas forcément les mêmes moyens que d’autres pays plus grands.
A noter que Berne, contrairement à d’autres pays, ne conseille pas aux Suisses de quitter la Chine. C'est peut-être pour éviter de froisser Pékin, qui a mal pris des conseils similaires donnés par d'autres pays occidentaux à leurs ressortissants.
Isabelle Cornaz/oang