Le Conseil fédéral a ouvert une enquête pour espionnage à mi-janvier sur cette entreprise par laquelle la CIA et les services de renseignement allemands ont pu intercepter des milliers de documents de plus de 100 pays depuis les années 1970.
>> Lire : Le Conseil fédéral ouvre une enquête pour espionnage sur l'entreprise Crypto
L'information a été révélée début février par l'émission Rundschau de la télévision alémanique SRF. C'est elle qui a découvert qu'un des dossiers d'enquête de Fedpol avait disparu. Ses journalistes avaient voulu le consulter en 2014 mais la police fédérale leur en avait refusé l'accès et avait envoyé le dossier aux Archives fédérales.
Simple erreur d'archivage par "inadvertance"
"C'est au moment de son archivage dans les magasins qu'il a été placé par inadvertance au mauvais endroit, au sein d'un autre dossier", écrivent les Archives fédérales mardi sur leur site internet. Ces dernières précisent qu'elles ont étendu leurs recherches de façon soutenue ces derniers mois.
Documents encore protégés par le secret
Les dossiers concernant l'enquête menée dans les années 1990 contre Crypto restent en partie toujours secrets aujourd'hui. Cette mesure est due à de nombreuses données personnelles, qui restent dignes d'être protégées, avait expliqué la semaine passée le vice-directeur du Service de renseignement de la Confédération (SRC) Jürg Bühler, qui avait dirigé l'enquête à l'époque alors qu'il était directeur de la police fédérale.
Selon lui, les dossiers contiennent des informations de partenaires étrangers soumises à la protection des sources, de même que des procès-verbaux de commissions parlementaires qui ne peuvent être ouverts pour l'instant.
La confiance dans les sociétés suisses mise à mal?
L'affaire Crypto a aussi son volet économique: elle pourrait inquiéter les sociétés de sécurité informatique qui utilisent la neutralité et la fiabilité de la Suisse.
ats/oang