Des milliers de camions se succéderont ces dix prochaines années pour évacuer les 17'000 tonnes de matériel qui constitue la centrale de Mühleberg, dont 3000 tonnes de matériel radioactif, et 80 de combustible nucléaire.
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Les deux premières briques anti-éclats de la centrale, qui entouraient les deux turbines dans la salle des machines, ont été enlevées mercredi matin. Ces blocs de béton ont été contrôlés, nettoyés, décontaminés si nécessaire, recontrôlés, et sont aujourd’hui libres de toute radioactivité.
Feu vert de l’inspection fédérale
Ils seront ensuite acheminés à Soleure, où ils seront concassés puis transformés en ciment chez Vigier dans le Jura bernois.
S’ils ne sortent qu’aujourd’hui, alors que le démantèlement a commencé il y a plus d’un mois, c’est que rien n'est libéré avant d’avoir reçu le feu vert de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire, qui surveille très étroitement toutes les opérations.
Portes ouvertes à la presse
Mercredi matin, la société BKW, propriétaire de Mühleberg, a tenu à marquer le coup en invitant la presse à pénétrer dans l’enceinte de la centrale, rare privilège, tant les mesures de sécurité sont élevées.
La visite s'est cependant limitée à des couloirs et à des salles de réunion. Pas question d’approcher du réacteur, dont la déconstruction prendra plusieurs années. Mais les images des caméras de surveillance ont montré que celle-ci allait bon train: les couvercles en béton de la chape du réacteur ont déjà été enlevés et débités en blocs de cinq tonnes, qui passeront en décontamination une fois que la salle des machines sera libérée. Par ailleurs une partie des turbines a déjà été enlevée.
La déconstruction suit son cours et le message est simple: tout va bien, tout est sous contrôle.
Alain Arnaud/asch