Plusieurs personnalités catholiques et juives ont pris part à la
célébration organisée par la Coordination intercommunautaire contre
l'antisémitisme et la diffamation (CICAD). Parmi elles, les
cardinaux Georges-Marie Cottier et Jean-Marie Lustiger, l'évêque de
Coire Amédée Grab, le rabbin François Garaï et le président de la
Fédération suisse des communautés israélites Alfred Donath.
« A notre époque »
Consacrée aux religions non chrétiennes, la Déclaration
conciliaire commençant par «Nostra aetate» («A notre époque» en
latin) déplorait les persécutions contre les juifs à toutes les
époques. Elle abandonnait la vieille accusation consistant à dire
que les juifs étaient coupables de déicide pour avoir mis à mort
Jésus.
Ce texte courageux et audacieux pour l'époque a permis le
développement de relations nouvelles entre catholiques et juifs, a
affirmé Philippe Grumbach, président de la CICAD. En célébrant ses
40 ans, l'association romande de lutte contre l'antisémitisme a
voulu rendre hommage à ceux qui ont rendu possible l'abandon de
«l'enseignement du mépris».
Compréhension réciproque
François Garaï, rabbin de la communauté israélite libérale de
Genève, a souligné l'importance de poursuivre le dialogue pour une
meilleure compréhension réciproque. Juifs et chrétiens peuvent
cheminer côte à côte sans perdre leur identité. Mgr Amédée Grab a
remercié les personnes qui ont oeuvré à renouveler l'enseignement
chrétien au sujet du peuple juif et à le faire mieux
connaître.
ats/ruc
Zones d'ombre
Des remerciements ont été adressés aux papes des dernières décennies, depuis Jean XXIII qui a fait preuve d'ouverture.
«Nostra aetate» a été adoptée le 28 octobre 1965 sous Paul VI.
Plus tard, Jean Paul II a également contribué au rapprochement, notamment par ses visites à la synagogue de Rome en 1986 et en Israël en 2000.
Benoît XVI s'inscrit dans cette même lignée, d'après Philippe Grumbach. Il s'est ainsi rendu à la synagogue de Cologne en août dernier.
De son côté, le rabbin Garaï n'a pas compris les propos de l'actuel pape lors de sa récente visite à Auschwitz en mai. Benoît XVI avait attribué la responsabilité des horreurs nazies à un «groupe de criminels».
«Il reste des zones d'ombre et d'incompréhension entre la Synagogue et l'Eglise», estime le rabbin. D'où l'importance de poursuivre et de renforcer le dialogue entre les deux religions.