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Les Verts à bloc contre les "lex Blocher"

Ueli Leuenberger veut intéresser les citadins au territoire
Ueli Leuenberger et Ruth Genner en pleine discussion
S'appuyant sur leurs récents succès, les Verts ont bandé leurs muscles samedi contre les lois sur l'asile et les étrangers. L'initiative COSA sur l'AVS a obtenu en revanche un soutien clair.

La présidente des Verts, Ruth Genner, s'est félicitée des
victoires remportées par les écologistes au cours des dernières
élections en Suisse. «Ça vaut la peine de se battre», a-t-elle
lancé en ouverture de l'assemblée des délégués à Lausanne.

Ce ton résolu s'est retrouvé lors de la discussion sur les trois
objets en votation le 24 septembre. Les Verts ont dénoncé les
fausses solutions que les populistes et xénophobes préconisent avec
ces deux lois révisées. Elles ne résoudront rien et apporteront au
contraire des problèmes en durcissant la situation des requérants
et des étrangers.



Le vice-président du parti, Ueli Leuenberger, a stigmatisé des
«lois iniques». Il a dénoncé tous les «menteurs» qui propagent des
fausses vérités et en particulier le chef du Département fédéral de
justice et police (DFJP), Christoph Blocher.

Vote sans appel

Lors du vote, 104 voix ont soutenu le double non. Le nouveau
sénateur italien et ancien secrétaire du Forum pour l'intégration
des migrants, Claudio Micheloni, a souligné l'importance européenne
de ce débat. Confiant, il a rappelé que le peuple suisse a toujours
dit non aux initiatives anti-étrangers.



Le débat sur l'initiative COSA relative aux bénéfices de la Banque
nationale suisse (BNS) pour l'AVS n'a guère suscité davantage de
débats. Après un exposé technique de la conseillère nationale
vaudoise Anne-Catherine Menétrey, quelques rares voix discordantes
ont percé.

Critiques malvenues

Les interrogations les plus tranchées sont venues du député
vaudois Philippe Martinet, qui a critiqué le manque de visions de
cette initiative. Celle-ci prévoit qu'un milliard de francs
provenant des bénéfices de la BNS soit alloué chaque année aux
cantons, le solde éventuel étant affecté au fonds de compensation
de l'AVS.



Plus globalement, les Verts ont dénoncé l'utilisation par les
cantons de la manne versée par la BNS, à savoir des baisses
d'impôts pour les riches. «L'argent de la BNS, c'est l'argent du
peuple suisse» et il doit lui revenir, a lancé Anne-Catherine
Menétrey. Au vote, le oui est clair avec 89 voix, 14 abstentions et
pas d'avis contraire.

Tensions internes

Les Verts se sont donc montrés combatifs et soucieux de
présenter un front uni sur des dossiers clé. En accueillant les
délégués, le syndic de Lausanne, l'écologiste Daniel Brélaz, a
soufflé dans le même sens que ses collègues de parti.



Il n'a toutefois pas caché que la progression des Verts passait
aussi par leur force de construction et pas seulement d'opposition.
Dans le «Blick» de samedi, Ruth Genner a rappelé pour sa part que
gouverner au niveau fédéral avec l'UDC n'était «pas une
option».



ats/sn

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Mêmes mots d'ordre du PS et d'Unia

Le parti socialiste suisse, qui était lui réuni samedi à Delémont, recommande également de voter non à la révision de la loi sur l'asile et à la loi sur les étrangers lors des votations fédérales du 24 septembre prochain.

La décision a été prise à l'unanimité de l'assemblée des délégués samedi à Delémont (JU). C'est également à la quasi-unanimité que le PS recommande de soutenir son initiative "Cosa".

Les délégués du syndicat Unia, rassemblés samedi à Berne, ont prôné les mêmes mots d'ordre que le PS et les Verts. Ils ont en plus affirmé leur soutien à l'unanimité à l'initiative pour une caisse maladie unique.