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L'excision passera en jugement à Zurich

Des actions de prévention sont entreprises sur le terrain
Des actions de prévention sont entreprises sur le terrain
Pour la première fois en Suisse, un tribunal se penchera sur l'excision d'une fillette pratiquée sur sol helvétique. Le Ministère public zurichois est sur le point de clore une enquête contre des parents pour lésion corporelle grave.

Le procureur Michael Scherrer inculpera prochainement les
parents, a-t-il indiqué à l'ATS.

Les parents, des Somaliens de 45 ans, ont reconnu avoir fait
exciser leur fille à l'âge de deux ans en 1996 à leur domicile dans
l'Oberland zurichois.



L'autorité de tutelle a été alertée en septembre dernier par un
médecin et a déposé plainte. Le rapport médical atteste que la
fillette âgée aujourd'hui de 13 ans a des marques de blessures dues
à une excision.



Les parents ont été placés en détention durant l'enquête puis
relâchés. Les enquêteurs ont tenté de déterminer s'ils avaient reçu
l'aide de complice. Le procureur suppose qu'une personne est venu
de Somalie pour procéder à l'opération. Il n'a toutefois pas été
possible de l'identifier si longtemps après les faits.

Une première en Suisse

Selon Alexandra Rosetti de l'UNICEF, il s'agit de la première
procédure pénale ouverte contre une mutilation sexuelle pratiquée
en Suisse. Les coupables risquent jusqu'à dix ans de prison.



Selon les estimations de l'UNICEF, quelque 7000 femmes ou filles
excisées vivraient en Suisse. La plupart sont originaires de
Somalie, d'Ethiopie et d'Erythrée.



ats/het

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Cas à Genève

Une plainte avait été déposée par une mère en 2004 à Genève. Mais dans ce cas l'excision des deux fillettes concernées avait eu lieu en Malasie.

Le père les avait enlevées puis élevées dans ce pays durant plus de dix ans.

Le procureur général du canton de Genève décidera d'ici à la fin de l'année ce qu'il fera de la plainte.

Appel aux médecins

L'Institut international des droits de l'enfant (IDE) basé à Bramois (VS) salue le travail du ministère public zurichois.

«Le cas zurichois confirme que des excisions sont bien pratiquées en Suisse, ce que nous n'avons jamais réussi à prouver jusqu'ici», selon Paola Riva Gapany, juriste et directrice adjointe de l'IDE.

Pour l'IDE, le fait que ce soit un médecin qui ait alerté l'autorité de tutelle est aussi très important.

Actuellement, beaucoup d'entre eux craignent de trahir le lien de confiance établi en alertant les autorités. «Mais c'est l'intérêt supérieur de l'enfant qui doit primer», rappelle l'Institut.