Scandale à l'Université: Beer s'estime diffamé
Interrogé vendredi soir au TJ de la Télévision suisse romande
(TSR), Charles Beer a déclaré que les «accusations de ce journal
sont extrêmement graves et diffamatoires à son égard». Le magistrat
a par ailleurs déploré la fuite qui a permis à un journaliste de
mettre la main sur le rapport d'audit transmis par le gouvernement
à une commission parlementaire la veille.
Série noire
Le quotidien genevois a publié de larges extraits de ce rapport
d'Ernst & Young. Il apparaît que les fraudes dépassent parfois
les dizaines de milliers de francs et que des justifications
parfaitement fantaisistes sont souvent avancées.
Charles Beer entend cependant attendre les résultats de l'enquête
confiée à Thierry Béguin pour décider des sanctions à prendre. «Je
tiens à souligner que la grande majorité des enseignants de
l'université sont honnêtes et font un travail remarquable», a
conclu Charles Beer.
Turbulences
L'Université de Genève traverse de graves turbulences depuis que
de récents audits ont révélé une série de pratiques comptables
douteuses en son sein. Fin avril, le recteur André Hurst a proposé
sa démission, qui a été refusée par le Conseil d'Etat. Celle de la
vice-rectrice Louisette Zaninetti a en revanche été acceptée.
Deux enquêtes sont en cours. La première, sur le plan pénal, est
menée par le justice cantonale. L'autre a été confiée par le
gouvernement à l'ancien procureur et conseiller d'Etat neuchâtelois
Thierry Béguin. Les conclusions de cette dernière seront remises
aux autorités le 30 juin.
ATS/sch
Débats reportés
Le Conseil d'Etat genevois a obtenu jeudi du Grand Conseil le report des débats relatifs à l'Université. L'institution fait l'objet de plusieurs enquêtes et le gouvernement veut attendre leur issue avant d'agir.
Aucun parti ne s'est opposé à cette proposition du conseiller d'Etat Charles Beer, qui intervient alors que l'Université traverse d'importantes turbulences. L'institution est notamment soupçonnée d'irrégularités comptables répétées. L'affaire est telle qu'elle confine au scandale, a souligné le magistrat.
M. Beer a rappelé que des enquêtes pénale et administrative ont été ouvertes. Il s'est engagé devant les députés à faire toute la lumière sur la gestion de l'Université et à restaurer la confiance. Il a promis de sanctionner les coupables et de corriger les pratiques qui ont conduit à ces dérives.
- Les 2 écoles polytechniques fédérales (EPFZ et EPFL) dépendent de la Confédération.
- Les 10 universités sont contrôlées et financées par leur canton siège. Elles touchent une contribution des autres cantons au pro rata des étudiants, ainsi qu'une subvention de la Confédération. Certains projets sont financés par le Fonds national de la recherche et l'UE. Elles reçoivent encore des fonds de fondations ou d'entreprises privées. Et la taxe des étudiants couvre 3-4% des budgets.
- Les 7 hautes écoles spécialisées (HES) sont financées pour un tiers par la Confédération et le reste par les cantons.
- La Conférence universitaire suisse (CUS) est l'organe commun de la Confédération et des cantons pour la politique des hautes écoles universitaires.