Hani Ramadan a confirmé vendredi avoir reçu ce courrier, dont
«Le Temps» a publié des extraits. La lettre de M. Blocher ne dit
rien sur la surveillance qu'auraient exercé les services de
renseignements suisses sur le CIG. En revanche, elle exclut la
présence d'une taupe chargée de compromettre Hani Ramadan.
Hani Ramadan veut en savoir plus
Les explications de M. Blocher n'ont pas convaincu M. Ramadan.
Ce dernier indique avoir parlé à quelqu'un qui s'est présenté comme
étant un agent des renseignements fédéraux et qui avait pour
mission d'espionner le CIG. Cette personne, en fuite en Egypte, lui
aurait avoué qu'elle surveillait le centre pour voir si des
activités douteuses s'y déroulaient.
Cette personne s'est également exprimée dans divers médias,
affirmant qu'elle avait été engagée pour fabriquer des preuves afin
de lier le CIG avec des combattants islamistes partis en Irak. Hani
Ramadan aimerait bien savoir si ces déclarations sont exactes. Il
faudrait pour cela que le présumé espion vienne s'expliquer à
Berne.
Pas de démenti
Pourquoi ne le reçoit-on pas? doit-on cacher certaines vérités?
s'interroge M. Ramadan. Cet agent parle aux journalistes, il ne
doit pas être difficile à trouver. De plus, aucun des propos qu'il
a tenus dans la presse n'a pour l'instant fait l'objet d'un démenti
de Berne, a-t-il relevé.
ATS/sch
Silence à Berne
Du côté de la Confédération, le silence est de mise. «Nous ne pouvons confirmer la correspondance entre Christoph Blocher et d'autres personnes. Si une personne en publie le contenu, c'est son affaire», a déclaré le porte-parole du Département fédéral de justice et police (DFJP), Livio Zanolari.
Plainte contre Blocher pour son discours à l'Albisgüetli
Une plainte a été déposée contre Christoph Blocher à la suite de son discours à l'Albisgüetli traitant deux Albanais de "criminels". Il doit répondre de calomnie, et à titre subsidiaire de diffamation, injure et atteinte à la personnalité.
La plainte se réfère aux propos tenus par Christoph Blocher lors d'une réunion de l'UDC à l'Albisgüetli le 20 janvier dernier, puis au Parlement et sur internet, a indiqué le Département fédéral de justice et police (DFJP) vendredi. Le plaignant est un avocat, s'est limité à dire le porte-parole du DFJP Livio Zanolari, interrogé par l'ATS.
Dans son discours, le conseiller fédéral avait critiqué le fait que deux Albanais recherchés dans leurs pays pour divers délits graves avaient obtenu le statut de réfugié en Suisse et que leur extradition, de ce fait, semblait impossible.