L'homme a séjourné en Italie et a assisté à un événement près de Milan le 15 février. Les premiers symptômes sont apparus deux jours plus tard, a expliqué Pascal Strupler, directeur de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), mardi devant les médias à Berne. Les analyses du laboratoire de référence de Genève ont confirmé l'infection.
L'homme est resté dans sa famille depuis. Il est maintenant en isolement à l'hôpital. Les personnes qui sont entrées en contact avec lui seront testées et placées en quarantaine afin de surveiller leur état au cours des quatorze prochains jours.
L'homme en question ne s'est heureusement pas rendu aux urgences, mais a contacté son médecin, a précisé devant les médias à Bellinzone le médecin cantonal tessinois Giorgio Merlani. Lorsque son état de santé s'est dégradé après quelques jours, le médecin a fait venir le patient dans son cabinet. Par mesure de précaution, tous deux ont porté un masque, le médecin sachant qu'il s'agissait d'un cas de suspicion de coronavirus.
Le médecin a ensuite pris contact avec des spécialistes et livré le patient à l'hôpital, où il a été isolé. Un test a révélé mardi après-midi qu'il était porteur du coronavirus.
Il se porte bien
Malgré cela, l'homme se porte bien, a ajouté le médecin cantonal Giorgio Merlani. Sans résultat positif, il aurait pu quitter l'hôpital mardi. Il n'y reste que par mesure de sécurité, le protocole exigeant une quarantaine de 14 jours. Ni les visiteurs à l'hôpital ni le personnel ne sont en danger.
Giorgio Merlani souligne que les personnes impliquées au Tessin ont réagi de manière exemplaire, le protocole a été respecté. Les autorités cantonales décideront d'ici vendredi si les écoles rouvriront lundi prochain comme prévu, après les vacances dues au carnaval.
Les hôpitaux prêts
Ce premier cas ne change rien à l'évaluation du risque en Suisse, a relevé Daniel Koch, responsable de la division maladies transmissibles de l'OFSP. Le coronavirus ne représente qu'un risque modéré pour la population. Toutefois, la probabilité que d'autres cas soient diagnostiqués augmente. Les établissements médicaux sont prêts à procéder à la détection précoce et à l'examen des cas suspects.
Mardi en fin d'après-midi, une septantaine de tests étaient en cours d'analyse, plusieurs proviennent des cantons de Berne et de Bâle, a indiqué Daniel Koch. Seuls 5 ou 6 de ces tests émanent du Tessin.
Stratégie maintenue
Pour l'instant, la Confédération ne change pas sa stratégie. Elle s'y tiendra tant qu'elle contrôle les chaînes de transmission de la maladie. Les mesures supplémentaires annoncées lundi restent de mise. Les tests sur des personnes présentant des symptômes de type grippal sont intensifiés.
Des tests seront possibles directement au Tessin, avec un résultat dans les deux heures, ce qui doit permettre de gagner du temps dans les cas suspects. Il faut toutefois qu'ils soient confirmés ensuite par le laboratoire de référence de Genève.
Une campagne d'information, avec des flyers et des affiches, a été lancée aux frontières et dans les aéroports à l'intention des voyageurs et des pendulaires. Le personnel des transports publics et les gardes-frontière recevront des instructions spécifiques. La ligne téléphonique d'urgence a été renforcée et une campagne sur l'hygiène à adopter sera lancée ces prochains jours.
L'OFSP a mis en place une hotline: +41 58 463 00 00 (chaque jour de 8h à 18h).
>> Lire : Comment les hôpitaux suisses se préparent à faire face au coronavirus
Cantons informés
Les différentes mesures prises par la Confédération sont coordonnées avec les cantons. La task force dirigée par l'OFSP mène des conférences téléphoniques régulièrement avec les médecins cantonaux. Face à la propagation du virus au nord de l'Italie, les autorités tessinoises ont mis sur pied un groupe de coordination composé de 20 spécialistes.
Des contacts ont aussi été pris avec les autorités italiennes et des autres pays européens. Le conseiller fédéral Alain Berset s'est rendu mardi à Rome pour une conférence, qui réunit les ministres de la santé italien et des pays voisins ainsi que la Slovénie. L'objectif de cette rencontre est de renforcer la collaboration transfrontalière.
Des cas de la maladie apparue en Chine ont notamment déjà été recensés en France, en Allemagne, en Autriche ou en Italie. L'Italie a connu une augmentation soudaine du nombre de cas recensés ces derniers jours. Jusqu'à présent, dix personnes âgées ou souffrant de maladies préexistantes y sont décédées après avoir contracté le virus.
L'Autriche quant à elle a annoncé mardi ses deux premiers cas de coronavirus, deux personnes infectées dans la région du Tyrol, frontalière de l'Italie.
>> Lire aussi : Gestion du coronavirus épinglée en Italie, premiers cas signalés en Autriche
ats/lan
Comment éviter d'être infecté?
Les recommandations standard pour prévenir la propagation de l’infection comprennent le lavage régulier des mains, le fait de se couvrir la bouche et le nez lorsque l’on tousse et éternue et une cuisson complète de la viande et des œufs. Il faut éviter les contacts étroits avec toute personne présentant des symptômes de maladie respiratoire tels que la toux et les éternuements.