Les travaux de déblaiement ont commencé mercredi à 14.00 heures
après l'évacuation des corps des deux victimes et ont duré jusqu'à
21.00 heures. Ils ont repris jeudi à 06.00 heures afin de dynamiter
les gros blocs et évacuer une masse pouvant aller jusqu'à 125
tonnes, a expliqué Karl Egli, porte-parole de la police cantonale
uranaise.
La chaussée pourra ensuite être réparée. La route cantonale a été
rouverte au trafic mercredi soir, tout en étant soumise à des
restrictions de circulation. Le trafic des poids lourds y est
interdit.
Décision uranaise
Les examens géologiques de la zone de départ des rochers ont été
effectués et la direction uranaise des travaux ne s'attend pas à de
nouveaux éboulements importants, a relevé Markus Züst, son
directeur.
Pour ce qui concerne la réouverture au trafic, le dernier mot
appartient aux autorités uranaises, en tant que propriétaires de la
route, a rappelé Thomas Rohrbach, porte-parole de l'Office fédéral
des routes (OFROU).
Il a rappelé que le versant touché a fait l'objet d'une expertise
il y a plus d'une année, à la suite de chutes de pierres qui ont
endommagé une galerie à 200 mètres de là. Aucune mesure urgente n'a
été prise, suivant l'avis des experts.
Danger connu
Un projet de mur de protection a été élaboré afin d'éliminer à
moyen terme les risques de chute de pierres. Il est maintenant prêt
à être réalisé, selon Thomas Rohrbach.
Le jour de l'éboulement, les autorités uranaises avaient admis que
la zone touchée faisait partie des sites potentiellement exposés à
des risques. L'événement a cependant largement dépassé les pires
prévisions. Même les mesures de protection envisagées n'auraient
pas suffi à éviter les dommages survenus.
Procédure pénale à l'examen
De son côté, le juge d'instruction David Steimer examine
l'éventuelle ouverture d'une procédure pénale. Il s'agit d'établir
si la sécurité de la route était insuffisante et si une personne en
est pénalement responsable. Ces questions ne sont pas encore
réglées.
La fermeture de l'axe du Gothard a provoqué un afflux de trafic
vers les itinéraires de contournement. Les files d'attente ont
rendu chaotiques les conditions de circulation sur l'axe du San
Bernardino. La densité du trafic a également augmenté au col de
l'Oberalp. Un accident a coûté la vie à deux personnes dans un
cabriolet jeudi matin au col du Julier (GR).
Critiques de l'ASTAG
L'Association suisse des transports routiers (ASTAG) a de son
côté vivement critiqué le manque de coordination des autorités
fédérales. Selon elle, le chaos sur les axes de transit après
l'éboulement montre une fois de plus que l'on a pas tiré les
enseignements de l'incendie du tunnel du Gothard en 2001.
Afin de rendre plus fluide la circulation durant la Pentecôte, les
camionneurs demandent que le trafic soit dévié également par le
Simplon et le Grand-St-Bernard.
Agences/ruc
Le San Bernardino saturé
La route du Gothard a une capacité huit fois plus grande que l'alternative passant par le San Bernardino.
L'assainissement du tunnel du San Bernardino ne permet de circuler que sur une voie en semaine. Dès le vendredi, à midi en général, le trafic est autorisé sur les deux voies.
Mais en raison de la fermeture de l'A2, les autorités grisonnes envisagent une ouverture dès vendredi matin déjà, en fonction du degré de séchage du béton.
Les autres alternatives
Parallèlement à l'alternative la plus fréquentée- le San Bernardino - il existe encore d'autres possibilités pour le trafic individuel.
Les voyageurs venant de l'est en direction du Tessin, de l'Italie ou du sud de la France peuvent utiliser le col du Julier ou du Flüela pour ensuite se diriger vers celui de la Bernina.
Depuis l'ouest, le Grand-St-Bernard s'impose pour traverser les Alpes. Enfin, le ferroutage par le Lötschberg ou le col du Simplon sont d'autres alternatives en direction du sud.