La décision prise jeudi par le conseil d'administration des HUG
signifie que les médecins de l'association d'aide au suicide EXIT,
notamment, seront autorisés à entrer dans les chambres de l'hôpital
cantonal genevois, a déclaré à l'ATS Thérèse Legerer, de la cellule
de communication des hôpitaux universitaires.
«D'autres médecins, à l'exclusion du personnel soignant et des
médecins des HUG, pourront également assister des personnes dans
nos murs», a précisé Th.Legerer. «Il est clair que nous ne
souhaitons pas donner de monopole à l'une ou l'autre association»,
a-t-elle ajouté.
Conditions très strictes
Les HUG n'autorisent l'assistance au suicide que pour les
patients dépourvus de domicile ou dans l'impossibilité d'y
retourner. Aucun soignant ou médecin des HUG ne doit en outre
intervenir dans la réalisation du geste de donner la potion
mortelle, précise le communiqué.
L'assistance pourra être pratiquée à condition qu'il s'agisse
d'une maladie au cours fatal, dont l'évolution permet de considérer
que la fin de vie est proche. Le patient doit être capable de
discernement et en faire la demande persistante. Il faut également
qu'il ait refusé toutes les autres alternatives et soit dans
l'impossibilité de rentrer chez lui.
Alignement sur le CHUV
La position des HUG est désormais la même que celle du Centre
hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne, a poursuivi
T.Légerer. Ce dernier autorise l'assistance au suicide depuis
janvier 2006. Les HUG ont cependant précisé qu'ils ne prennent pas
position dans le débat public.
L'assistance au suicide est déjà autorisée dans les hôpitaux
vaudois, qui suivent les lignes directrices du CHUV, a précisé le
docteur Jérôme Sobel, président d'EXIT Suisse romande. Au niveau de
la Suisse romande, tous les établissements cantonaux vont
probablement s'aligner sur la position des deux hôpitaux
universitaires.
ats/het
«Position tolérante»
«Il s'agit d'un très grand progrès et je suis très satisfait de cette prise de position ouverte et tolérante», a déclaré Jérôme Sobel.
«Il s'agit d'une liberté supplémentaire pour le patient, une sécurité pour celui qui veut pouvoir gérer sa fin de vie jusqu'au bout», a-t-il ajouté.
Succès de la pétition
En mars dernier, EXIT Suisse romande avait déposé auprès des autorités genevoises une pétition munie de plus de 10'000 signatures.
Elle avait ainsi montré le fort soutien de la population à la possibilité d'assistance au suicide à l'intérieur des HUG, a souligné son président.
«Exit préfère néanmoins de beaucoup agir à domicile, a-t-il souligné. Le but n'était pas de fracasser les portes des hôpitaux, mais de pouvoir agir dans des situations exceptionnelles».