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AI: les nouvelles rentes ont diminué en 2006

La situation financière de l'AI reste catastrophique
La situation financière de l'AI reste catastrophique
Le nombre de rentes octroyées par l'assurance invalidité (AI) s'est stabilisé en 2006, notamment grâce au recul de 16% des nouvelles rentes. Mais sans la 5e révision de l'AI, cette tendance ne devrait pas durer, avertit l'OFAS.

Avec un déficit de 1,55 milliard de francs et une dette de 9,3
milliard, «la situation financière de l'AI reste catastrophique», a
dit lundi devant la presse à Berne Yves Rossier, directeur de
l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS). Et d'insister: les
efforts pour assainir l'assurance «d'ici 2015» passent
obligatoirement par la 5e révision qui vise une «intégration
durable, voire définitive» des invalides.

«Nous voulons que la baisse des nouvelles rentes se poursuive à
long terme», a expliqué le directeur qui estime que le pic
enregistré en 2003, avec 28'200 nouvelles rentes, appartient au
passé. En 2006, leur nombre est passé à 19'600, soit 30% de moins
que trois ans auparavant et 16% de moins qu'en 2005, selon le
monitoring de l'AI pour 2006 commenté lundi.



Avec ce recul, le nombre de nouvelles rentes a été, pour la
première fois, inférieur à celui des sorties, en principe des
allocataires qui arrivent à l'âge de la retraite et passent à
l'AVS. Au final, l'effectif 2006 des rentes en cours s'est
stabilisé à 257'000, soit 300 de moins qu'en 2005, a indiqué Alard
du Bois-Reymond, chef du domaine AI à l'OFAS.

Plus de sévérité

Les offices AI des cantons ont fait preuve de davantage de
sévérité dans l'octroi de rentes, ont expliqué Yves Rossier et
Alard du Bois-Reymond. Ainsi, en 2006, 45% des demandes de
nouvelles rentes ont été refusées (42% en 2005). C'est l'un des
effets de la 4e révision de l'AI.



Davantage de personnel médical a permis de renforcer les
investigations concernant les personnes ayant déposé une demande à
l'AI, a illustré le président de la Conférence des offices AI,
Stefan Ritler. Les offices nagent en outre moins dans le flou
juridique grâce à la multiplication des arrêts de principe
favorables rendus par le Tribunal fédéral, s'est-il félicité.



Un autre facteur expliquant le recul des rentes est la
sensibilisation de tous les acteurs concernés par la hausse des
dépenses de l'AI, a relevé Yves Rossier. Et de citer, en premier
lieu, les assurés, puis les médecins, les employeurs et les
services sociaux.



ats/ant

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Recul des dépenses

En parallèle à la baisse des rentes, les dépenses de l'AI ont enregistré pour la première fois de leur histoire un recul de 0,9%. Elles sont passées à 11,46 milliards de francs, dont 6,4 milliards dévolus aux rentes, 263 millions aux frais de gestion et 221 millions aux intérêts de la dette.

Du côté des recettes, les cotisations des assurés et des employeurs ont progressé de 3,4 % à 4,04 milliards de francs grâce à la bonne conjoncture.

Mais contrairement aux autres assurances, comme l'AVS ou l'assurance-chômage, la croissance économique ne joue quasiment aucun rôle dans l'évolution de l'AI, a précisé Alard du Bois-Reymond.

Le monitoring de l'AI permet de suivre l'évolution du nombre de nouvelles rentes pondérées, trimestre par trimestre. Contrairement à la statistique de l'AI, il ne donne pas le nombre des bénéficiaires de l'AI.

Nouvelles recettes indispensables

Malgré les résultats de 2006 et malgré l'allégement financier prévu par la 5e révision de l'AI, l'assurance continuera d'afficher des déficits dépassant le milliard de francs.

Pour éviter que la dette augmente, il est indispensable de procurer de nouvelles recettes à l'AI, souligne l'OFAS.