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Le bostryche a fait un retour en force dans les forêts suisses en 2019

Le bostryche a notamment profité des arbres affaiblis par la sécheresse de 2018. [Keystone - Arno Balzarini]
Le bostryche n'a jamais autant sévi en Suisse depuis 2003 / Le Journal horaire / 26 sec. / le 26 février 2020
Les forêts suisses ont subi l'an dernier le deuxième taux d'infestation au bostryche le plus élevé jamais enregistré, derrière l'été chaud de 2003. C'est dû notamment à la douceur des températures enregistrées entre 2018 et 2019.

Tous les cantons situés au nord des Alpes, à l'exception de Zoug, ont signalé une nouvelle augmentation des volumes de bois infesté en 2019. Cette progression a varié de 1,3 à 18 fois la valeur des exploitations forcées de l'année précédente, a indiqué mercredi l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL).

Divers facteurs cumulés

L'une des raisons est probablement qu'une troisième génération de coléoptères a pu se développer en plaine l'année précédente, donnant ainsi au bostryche typographe un bon départ dans la nouvelle saison sur des épicéas déjà affaiblis par la sécheresse de 2018.

Un printemps moyen a été suivi en 2019 par le troisième été le plus chaud depuis le début des mesures, ce qui a permis aux insectes de bien se développer.

Par rapport à 2018, le nombre de nouveaux foyers d'infestation a été multiplié par 1,6, passant de 9200 à 15'000. Un total de 1615 pièges à phéromones installés dans 22 cantons ont permis de capturer en moyenne 23'000 coléoptères par piège, soit également une augmentation d'un facteur de 1,6 - valeur la plus élevée de la série chronologique.

>> Ecouter les précisions de Valentin Queloz, chef de la protection de la forêt suisse à l'Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage :

Valentin Queloz, chef du groupe Protection de la forêt suisse à l'Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage. [WSL - DR]WSL - DR
Quelles sont les conséquences de la prolifération du bostryche? / Le Journal horaire / 45 sec. / le 27 février 2020

Prévisions peu encourageantes pour 2020

Si le climat revient plus ou moins à la normale en 2020, le pic de la reproduction de masse devrait être atteint, estiment les auteurs du rapport. Pour l'année en cours, il faut cependant s'attendre à une très grande quantité de bois infesté.

Ceci vaut notamment dans les régions de basse altitude au nord du Plateau. Les populations de bostryches y resteront à des niveaux élevés en raison du stress continu sur les épicéas, mais aussi de la quantité considérable de bois infesté inutilisé ou laissé sur pied.

Les dernières tempêtes auront aussi des conséquences

Le développement du marché du bois jouera également un rôle décisif, alors que les dégâts causés par les tempêtes ou les périodes de chaleur et de sécheresse renouvelées pourraient retarder l'apaisement de la situation.

Dans les zones qui subissent actuellement des dégâts dus aux tempêtes, le bois endommagé sera le premier à être colonisé en 2020. Si ce problème n'est pas résolu à temps, la pression qui en résultera sur les épicéas sur pied sera à nouveau élevée.

A titre de comparaison, plus de 2 millions de m3 avaient été touchés en 2003 et plus de 17'000 foyers d'infestation de plus de dix arbres avaient été signalés. Actuellement, la seule région épargnée est le sud des Alpes, où la quantité de bois infesté a continué à diminuer, note encore le WSL.

ats/oang

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