La présidente de la Confédération a lancé jeudi à Berne la campagne du gouvernement en vue de la votation du 17 mai. L'ancienne loi date de 1985, époque à laquelle le loup ne vivait pas sur le territoire helvétique. Mais depuis la formation de la première meute en 2012, les effectifs se sont multipliés par huit.
La révision de la loi adapte les règles de cohabitation entre le loup et l'être humain aux réalités actuelles, estime le Conseil fédéral. Huit meutes vivent sur le territoire suisse, comptant environ 80 loups. Chaque année, ils tuent entre 300 et 500 moutons et chèvres.
Peur des humains
Afin que les prédateurs conservent leur peur des humains, des cheptels et des agglomérations, les cantons pourront autoriser les tirs avant que les loups n'aient fait des dégâts. Mais les tirs seront liés à plusieurs conditions préalables.
Les cantons devront agir de manière proportionnée. Ils ne pourront pas s'attaquer à des meutes qui restent éloignées des troupeaux et des villages. Ils devront également justifier le tir auprès de la Confédération. Comme à présent, les organisations de protection de la nature pourront faire recours contre la décision du canton. Et le loup ne pourra pas être chassé.
Les cantons pourront aussi autoriser le tir d'un loup isolé s'il s'attaque aux cheptels malgré les mesures de protection ou s'il rôde autour des étables et des villages. Quant aux paysans, ils devront construire des clôtures et recourir à des chiens s'ils veulent toucher des indemnités pour les bêtes tuées.
Biotopes protégés
Attaquée par les associations de défense de l'environnement et des animaux, la réforme prend aussi en compte les intérêts de la nature et de la population, estime le gouvernement. Elle protège mieux les autres animaux sauvages et leurs biotopes.
Douze espèces de canards sauvages ne pourront plus être chassées. La bécasse des bois bénéficiera d'une période de protection plus longue. Les clôtures devront être respectueuses des animaux sauvages afin d'éviter les accidents et les blessures.
Des moyens financiers supplémentaires seront accordés pour les réserves, les zones protégées et les corridors faunistiques. Environ 300 voies de liaison seront protégées contre les aménagements.
ats/gma