Ce dernier, interrogé par la «NZZ am Sonntag», indique cependant
que des actes préparatoires concrets n'ont jusqu'ici pas pu être
complètement prouvés. Mais sur la base des enquêtes en cours, on ne
peut pas exclure l'existence de projets d'attentats en
Suisse.
Récemment, le Ministère public de la Confédération (MPC) a demandé
l'ouverture d'une enquête préliminaire en relation avec une
tentative présumée d'attentat contre un avion de la compagnie
israélienne El Al (photo) à Genève. Fin août, six
personnes soupçonnées de faire partie d'une «cellule jihadiste»
étaient encore en détention.
Nouveaux instruments réclamés
Aujourd'hui, les nouveaux groupes terroristes sont petits,
dangereux et très innovateurs, a souligné Jean-Luc Vez dans
l'interview. La police fédérale a dès lors besoin de nouveaux
instruments pour découvrir à temps leurs activités, estime le chef
de fedpol.
La réforme prévue de la loi sur la sécurité intérieure (LMSI)
augmenterait les chances de la police, selon Jean-Luc Vez. Le
projet autorise notamment le recours aux écoutes téléphoniques, aux
observations dans des lieux privés ou aux perquisitions secrètes de
systèmes informatiques. Cette révision suscite cependant des
critiques.
Le spectre de l'affaire des fiches
Certains estiment que les mesures proposées pourraient conduire
à des abus de la part de fonctionnaires. «Personne ne veut une
nouvelle affaire des fiches» (lire ci-contre),
assure Jean-Luc Vez, par ailleurs ancien suppléant du préposé aux
fiches.
L'état de la menace a toutefois beaucoup changé depuis les années
nonante. C'est pourquoi il faut à nouveau élargir les limites qui
avaient été inscrites dans la loi sur la sécurité intérieure de
1997, affirme par ailleurs le chef de la police fédérale.
ats/hof
L'affaire des fiches, rappel des faits
L'affaire des fiches avait éclaté en novembre 1989 suite à un rapport d'une commission d'enquête parlementaire instituée après la démission de la conseillère fédérale Elisabeth Kopp.
Le public apprenait que 900'000 fiches personnelles avaient été constituées au fil des années par la police fédérale.
En relation avec la guerre froide, celle-ci avait récolté, archivé et parfois même communiqué des données sur des personnes de manière disproportionnée.
L'affaire avait fait grand bruit. A l'époque, il n'y avait pratiquement aucun moyen de contrôle.
Depuis l'introduction des garde-fous dans la loi sur la sécurité intérieure en 1997, la marge de manoeuvre des fonctionnaires est limitée, assure le directeur actuel de l'Office fédéral de la police Jean-Luc Vez.