A Berne, la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga, à l'origine de cette invitation, prévue vendredi et samedi, était accompagnée des conseillers fédéraux Guy Parmelin et Ignazio Cassis lors des entretiens officiels au Bernerhof avec le président ghanéen.
Elle a relevé qu'il s'agissait de la troisième fois seulement qu'un président d'un pays d'Afrique subsaharienne était invité officiellement à Berne et la première fois pour le Ghana qui a obtenu son indépendance en 1957. Le président du Liberia, William Tubman, a été le dernier à venir en visite officielle en 1956.
Le Ghana est le deuxième partenaire économique de la Suisse dans cette région après l'Afrique du Sud. Le président du Ghana depuis 2017 a rappelé à Berne vendredi après-midi être déjà venu plusieurs fois en Suisse, récemment au dernier Forum économique mondial de Davos.
"Un Ghana au-delà de l'aide"
La relation entre la Suisse et le Ghana est forte, que ce soit sur le plan de la coopération ou économiquement. Le président a défendu l'idée d'un "Ghana Beyond Aid" (un Ghana au-delà de l'aide), présentant son pays comme un partenaire économique digne de ce nom, ne se contentant pas "d'être aidé": ce slogan a été repris par l'Union africaine, dont le Ghana fait partie, et l'ONU.
"Le Vreneli en or ou la pièce d'or en chocolat que tous les enfants suisses connaissent n'existeraient pas sans l'or et le chocolat, qui viennent du Ghana", a dit la présidente de la Confédération. "L'or et le cacao peuvent créer du travail et de la richesse dans les deux pays."
Le Ghana est le premier fournisseur de fèves de cacao pour les sociétés de négoce basées en Suisse. Les importations ont représenté plus de 2,4 milliards de francs en 2019, dont 97% concernent l'or.
Le Ghana est un pays prioritaire de la coopération économique au développement du Secrétariat d’État à l’économie. Le Conseil fédéral entend prolonger ce programme, qui vise à aider le Ghana à diversifier davantage son économie et son commerce, pour la période 2021 à 2024.
Coopération aussi sur l'environnement
La coopération en matière environnementale est aussi abordée par les deux pays. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis et la ministre ghanéenne des affaires étrangères Shirley Ayorkor Botchwey ont signé une déclaration d’intention, qui prévoit une étroite collaboration entre le Ghana et la Suisse pour la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat.
"Des investissements dans les infrastructures et dans le photovoltaïque sont prévus", a dit Simonetta Sommaruga. La question de la gestion des déchets dangereux a également été évoquée.
Engagement du Ghana pour la paix
Les entretiens ont encore porté sur la politique de paix et de sécurité. La délégation du Conseil fédéral a salué le grand engagement du Ghana à cet égard dans le cadre de l’ONU et de l’Union africaine. Modèle de stabilité, ce pays anglophone de 28 millions d'habitants est loué pour sa bonne gouvernance et ses alternatives démocratiques.
La Suisse soutient depuis 2006 le Centre international Kofi Annan de formation au maintien de la paix, sis à Accra, la capitale du Ghana. Elle a assuré le Ghana qu’elle continuerait à soutenir ce centre.
Comme le veut la tradition, le premier jour de la visite d’État s’est achevé vendredi par un dîner de gala.
Programme de la journée de samedi
Pour ouvrir la deuxième journée de cette visite officielle, la présidente de la Confédération et le président ghanéen se rendront au Musée des Beaux-Arts de Berne pour un aperçu de l’exposition de l’artiste ghanéen El Anatsui.
Ils se rendront ensuite dans une usine de chocolat. La visite d’État prendra fin samedi après-midi à Zurich, où la présidente de la Confédération prendra congé de son hôte.
ats/ddup