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Doris Leuthard entre au Conseil fédéral

Devos, BNS et chiens dangereux
L'Argovienne, élue au premier tour, prête serment
Comme prévu, le Parlement a élu mercredi Doris Leuthard au Conseil fédéral. Candidate unique, la présidente du PDC a passé dès le premier tour, en obtenant 133 suffrages. La majorité absolue était de 118 voix.

L'Argovienne succédera à son collègue démocrate-chrétien et
ministre de l'Economie Joseph Deiss, qui s'en ira à la fin
juillet.



Lors du vote, la Tessinoise Chiara Simoneschi a obtenu 29 voix, la
Saint-Galloise Lucrezia Meier-Schatz 28 et l'Appenzellois Carlo
Schmid 11. Trente-trois autres voix éparses ont été
enregistrées.

Les observateurs attendaient un score plus élevé pour Doris
Leuthard, mais certains parlementaires ont sans doute voulu éviter
une élection trop brillante dans ce qui apparaissait comme la
chronique d'une victoire annoncée. D'autre part, les Verts,
l'extrême gauche et le groupe Evangéliques/UDF ne soutenaient pas
la candidature de la présidente démocrate-chrétienne.

La joie de l'Argovienne

Radieuse, Doris Leuthard (43 ans) a accepté son élection en
remerciant ses collègues dans les quatre langues nationales. "Il
s'agit d'une décision en faveur des jeunes et des femmes", a-t-elle
lancé à la tribune, tout en promettant d'oeuvrer pour le bien du
pays.



Son élection intervient à une date symbolique. Il y a exactement
25 ans, le 14 juin 1981, le peuple acceptait l'article
constitutionnel sur l'égalité des droits entre femmes et hommes. La
nouvelle élue - qui renforcera l'élément féminin au gouvernement
aux côtés de Micheline Calmy-Rey - n'a pas fait référence à cet
anniversaire.



Interrogée par la presse, l'Argovienne s'est dite «soulagée» et a
affirmé ne pas être déçue du score moyen obtenu. «Je savais bien
que les extrêmes, tant à droite qu'à gauche, ne voteraient pas pour
moi».

A l'Economie?

La seule incertitude concerne désormais le département qu'elle
dirigera à partir du 1er août. Le scénario le plus probable
voudrait qu'elle succède au démissionnaire Joseph Deiss à la tête
de l'Economie.



Seuls les éventuels voeux de changement des chefs de Justice et
Police, Christoph Blocher, et de la Défense, Samuel Schmid,
pourraient contrecarrer ce pronostic. Les autres ministres n'ont
pas manifesté d'envie de rocade. Le suspense prendra fin vendredi,
lorsque les conseillers fédéraux se répartiront les
portefeuilles.

Cure de rajeunissement

Doris Leuthard est la 109e membre du gouvernement. Elle permet à
l'Argovie de retrouver un siège au Conseil fédéral après une
absence de près de 40 ans. Elle devient aussi la 5e femme à accéder
à cette fonction, après Elisabeth Kopp, Ruth Dreifuss, Ruth Metzler
et Micheline Calmy-Rey.



L'Argovienne va aussi rajeunir le collège gouvernemental, dont la
moyenne d'âge tourne autour de 62 ans. A 43 ans, elle est la
deuxième plus jeune élue depuis l'introduction de la formule
magique en 1959. Seule Ruth Metzler la devance, elle qui affichait
34 ans et 10 mois lors de son élection.



agences/nr

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Une carrière fulgurante

Aînée de quatre enfants, Doris Leuthard est née le 10 avril 1963 à Merenschwand, en Argovie. Après des études de droit à Zurich, elle a obtenu son brevet d'avocate en 1991.

La carrière politique de Doris Leuthard a été fulgurante. En 1999, elle entre au Grand Conseil argovien sous les couleurs du PDC, marchant sur les traces de son père. Deux ans plus tard, elle est élue brillamment au Conseil national.

Après trois ans à la vice-présidence, Doris Leuthard prend les rênes du PDC en 2004. Durant sa présidence, elle est parvenue à faire oublier la lente érosion électorale du parti.

Doris Leuthard a épousé en 1999 son compagnon de longue date, Rolf Hauser, chimiste dans une multinationale. Le couple, qui n'a pas d'enfant, habite à Merenschwand, le village natal de la nouvelle conseillère fédérale

Les adieux de Joseph Deiss

Le conseiller fédéral PDC démissionnaire Joseph Deiss a pris mercredi congé de l'Assemblée fédérale en prononçant un plaidoyer, en français, pour l'ouverture et les réformes économiques (voir la vidéo ci-contre).

Le Fribourgeois a salué l'adhésion de la Suisse aux Nations Unies ainsi que les accords bilatéraux conclus avec l'UE. Il a jugé à terme inévitabe une adhésion de la Suisse à l'Union européenne. Il a par ailleurs plaidé pour la concordance au sein du gouvernement.

Le président de l'Assemblée fédérale Claude Janiak a rendu hommage au PDC, saluant un Fribourgeois par excellence, un Européen engagé et un homme de dialogue.