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Le Seco a déposé une plainte pénale dans l'affaire de la société Crypto

Le modèle CX-52 de la machine de cryptage de la société Crypto AG. [Keystone - Ennio Leanza]
Le Seco a déposé une plainte pénale dans l'affaire de la société Crypto / Le Journal horaire / 32 sec. / le 1 mars 2020
Le Secrétariat d'Etat à l'économie a déposé plainte dans le cadre de l'affaire Crypto, qui implique la CIA et les services secrets allemands. Le Parlement, lui, décide lundi de la création d'une Commission d'enquête parlementaire.

La plainte pénale a été déposée contre inconnu mardi dernier auprès du Ministère public de la Confédération, a indiqué dimanche le porte-parole du Seco, confirmant une information de la SonntagsZeitung. Elle porte sur des manipulations dans la vente de dispositifs de cryptage, des procédés qui pourraient enfreindre la loi sur le contrôle des exportations.

Pas encore de procédure ouverte

Confirmant pour sa part avoir reçu la plainte, le Ministère public de la Confédération a précisé à l'agence ats qu'aucune procédure pénale n'a encore été ouverte. Le MPC va maintenant examiner s'il y a suffisamment de soupçons pour poursuivre les investigations et si l'affaire est bien de compétence fédérale.

Selon l'hebdomadaire alémanique, la plainte du Seco invoque l'article 14 de la loi sur le contrôle des marchandises. Tomberait ainsi sous le coup de la loi toute personne faisant état d'informations incorrectes ou incomplètes dans une demande qui est essentielle pour l'octroi d'une licence. Le Seco a soutenu qu'il n'aurait jamais approuvé les exportations des appareils s'il avait su qui était derrière Crypto AG jusqu'en 2018.

Appareils de chiffrement truqués

L'affaire a éclaté il y a près de trois semaines. La CIA et les services du renseignement allemand (BND) auraient, durant des dizaines d'années, intercepté des milliers de documents via les appareils de chiffrement de l'entreprise Crypto. Grâce à des appareils truqués, ces deux services ont écouté les conversations de plus de 100 Etats étrangers, en particulier dans le monde musulman et en Amérique latine.

Selon les médias, les autorités suisses auraient été au courant de ces faits, même si plusieurs conseillers fédéraux de l'époque ont nié avoir été informés.

>> Lire : Plusieurs ex-conseillers fédéraux auraient été au courant pour Crypto

L'ancien juge fédéral Niklaus Oberholzer enquête sur l'affaire depuis janvier 2020, à la demande du Conseil fédéral. Ce dernier avait été informé de l'affaire fin 2019 par la ministre de la Défense Viola Amherd.

Sur le plan parlementaire, la Délégation des commissions de gestion est elle aussi saisie. La question de la création d'une Commission d'enquête parlementaire, souhaitée par le camp rose-vert en particulier, sera discutée par le Bureau du Parlement lundi.

>> Lire : Une seule enquête sur l'affaire Crypto sous la houlette du Parlement

>> Revoir "Opération Rubicon", un réseau d'espionnage au coeur de la Suisse (Temps Présent) :

Temps présent
"Opération Rubicon", un réseau d'espionnage au coeur de la Suisse / Temps présent / 56 min. / le 13 février 2020

ats/oang

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Une machine de Crypto exposée à Zurich

Le Musée national expose depuis samedi à Zurich une ancienne machine de cryptage de l'entreprise Crypto SA. Symbole du scandale d'espionnage entourant la firme zougoise, elle date des années 1950.

Ce modèle CX-52 est l'un des premiers que le Suédois Boris Hagelin a mis sur le marché en 1952 avec sa firme suisse Crypto, précise le Musée national suisse. Il est présenté dans le foyer du musée.

L'ingénieur scandinave s'était installé en Suisse après la Seconde guerre mondiale. Il avait auparavant développé le même type de machines en Suède et fait fortune grâce à la vente d'une licence aux Etats-Unis.