Selon le sondage paru samedi dans le "Blick", 48% des 1038
personnes interrogées sont contre le milliard dit "de cohésion".
Les Romands y sont moins défavorables (41%) que les Alémaniques
(50%). Seules 27% des sondés sont pour et 25% ne se prononcent pas.
Les femmes sont plus sceptiques que les hommes.
Le sujet reste peu connu des Suisses. Seules 23% des personnes
sondées ont pu préciser le montant exact du crédit. Dix pour cent
ont donné une mauvaise réponse et 67% ne savaient pas.
«Pas le prix à payer pour les bilatérales»
Le débat ne fait que commencer; il s'intensifiera au fil des
mois d'ici la votation, a dit à l'ATS Adrian Sollberger, chef de
l'information du Bureau de l'intégration. La Confédération fera
tout son possible pour aplanir les malentendus et renforcer
l'information.
Selon le Bureau de l'intégration, cette contribution aux nouveaux
pays membres n'est pas le prix à payer pour un ou plusieurs accords
bilatéraux. Il n'existe pas de lien juridique.
De son côté, le chef du Bureau de l'intégration, Urs Bucher,
ajoute dans le «Blick» que, comme d'habitude, le souverain peut
s'exprimer en toute liberté. Mais l'UE est aussi libre de tirer des
conséquences du vote, a-t-il précisé. Vu les fortes
interdépendances économiques entre la Suisse et l'UE, une
détérioration des relations pourrait avoir de lourds effets, selon
M. Bucher.
Référendum
La loi sur la coopération avec les Etats d'Europe de l'Est, qui
sert de base légale au versement, sur dix ans, du milliard de
cohésion, est combattue par l'UDC, les Démocrates suisses et la
Lega dei Ticinesi. L'UDC doit déposer les signatures nécessaires
mercredi prochain. Quant àa la votation, elle est prévue le 26
novembre.
Le sondage a été réalisé pour le «Blick» par l'Institut de
recherche d'opinion Demoscope. La marge d'erreur est de plus ou
moins 3%.
ats/sn
Le Fonds de cohésion en bref
Le Fonds de cohésion a été créé en 1994. C'est un instrument structurel qui a pour but de réduire les disparités économiques et sociales entre les pays membres de l'Union européenne.
Lors de l'élargissement de l'UE en 2004, Bruxelles a demandé à la Suisse d'apporter une contribution financière comme l'avaient déjà fait les autres membres de l'AELE (Norvège, Islande et Liechtenstein).
A l'occasion d'un sommet Suisse-UE en mai 2004, le gouvernement helvétique s'est engagé à verser un milliard de francs au Fonds de cohésion.
Durant leur session de printemps, les Chambres fédérales ont donné leur feu vert au projet. Mais un référendum a été lancé par la droite dure.