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Chiens dangereux: Fribourg serre la vis

Quatre races de chiens sont visées.
Les pitbulls seront bannis du canton de Fribourg
Le canton de Fribourg durcit sa législation en matière de détention des pitbulls et autres chiens dangereux «par nature». Il a présenté vendredi un projet prévoyant un régime d'interdiction et d'autorisation.

Las d'attendre que les autorités fédérales légifèrent sur le
sujet, le gouvernement fribourgeois a décidé d'interdire et de
bannir les chiens «dangereux par nature». En ligne de mire: les
pitbulls et tout chien qui y est apparenté. Les bâtards issus de
races «présumées dangereuses» connaîtront le même sort.

Une solution transitoire est prévue pour les pitbulls vivant
déjà sur territoire fribourgeois, a assuré le conseiller d'Etat
Pascal Corminboeuf vendredi devant la presse. Leurs propriétaires
seront tenus d'annoncer leur animal et si les conditions de
détention sont jugées correctes, le chien pourra rester.

Treize races sous autorisation

La détention de chiens «susceptibles de présenter un danger»
sera quant elle soumise à autorisation, a dit Alexis Overney,
conseiller juridique extérieur pour le Département des
institutions, de l'agriculture et des forêts. Parmi les critères
pour obtenir ce permis pourraient figurer l'âge (20 ans au
minimum), un certificat de bonne réputation et des connaissances
cynologiques.



La liste des chiens «présumés dangereux» sera dressée par le
gouvernement, qui pourra à tout moment la modifier. A priori, elle
est similaire à celle proposée en janvier par le conseiller fédéral
Joseph Deiss, qui avait tenté en vain de légiférer en la matière.
On y trouve 13 races: american staffordshire terrier, bull terrier,
chien de cour italien, dobermann, dogue argentin, dogue des
Canaries, fila brasileiro, mastiff, mâtin espagnol, mâtin
napolitain, rottweiler, staffordshire bull terrier et tosa.



ats/sun

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Position revue face à l'évidence

Dans un avant-projet de loi qui s'appuyait sur l'avis des spécialistes en matière de protection des animaux, le gouvernement fribourgeois avait choisi de ne pas classer les chiens, par race, dans des groupes à risque. La préférence était alors donnée à des mesures de prévention et ciblées sur les chiens «à problèmes».

Depuis, le Conseil d'Etat fribourgeois a revu sa position. Les nombreuses agressions canines répertoriées depuis l'automne dernier en Suisse et en Europe «semblent démontrer qu'au-delà de toute théorie, il existe des types de chiens plus dangereux que d'autres, à savoir les pitbulls et des chiens qui leur sont apparentés».

Le gouvernement estime «que l'on ne peut pas se permettre d'attendre que les mesures préventives préconisées par les spécialistes déploient leurs effets pour assurer rapidement à la population son droit à la sécurité vis-à-vis des canidés».

Le canton imite ainsi le Jura, St-Gall ou dernièrement les deux Bâle qui prévoient d'interdire certaines races. Pour le moment, seul le Valais a fait le pas.