Premières signatures pour l'initiative sur la micro-taxe électronique
Remplacer la TVA, l’impôt fédéral direct ou encore les droits de timbre par une micro-taxe sur les paiements sans espèces: c’est la petite révolution que proposent une poignée de financiers et de professeurs. Leur objectif est d'adapter le système fiscal suisse à l’ère numérique.
Interrogé dans La Matinale, Marc Chesney, professeur de finance à l’Université de Zurich et membre du comité d’initiative, estime qu'il y a trop de transactions électroniques: "A peu près 10% de l'ensemble des transactions en ligne sont utiles pour l'économie réelle du pays, le reste est plutôt lié à la finance. Notre économie n'a pas besoin d'un volume de transactions électroniques correspondant à environ 150 fois le PIB."
100 milliards de francs par an
Tous les paiements électroniques seraient visés, de l’achat d’une pizza au commerce de produits financiers. Ils subiraient une taxe faible. Les initiants évoquent un taux de 0,1%, ce qui reviendrait par exemple à une taxe d'un franc pour l'achat d'un ordinateur à 1000 francs. Les partisans du projet estiment que la piqûre est indolore pour le commun des mortels. Toutefois, grâce à la contribution du secteur financier, les initiants prédisent qu'une telle taxe pourrait rapporter jusqu'à 100 milliards de francs par an.
"Une finance trop débridée"
"Avec le trading à haute fréquence, il y a beaucoup de transactions qui sont effectuées à la mili- ou à la micro-seconde. Notre économie ne fonctionne pas à cette vitesse. L'idée, c'est de mettre des grains de sable dans une finance qui est trop souvent débridée", précise Marc Chesney.
Problème: les banques ne l’entendront certainement pas de cette oreille. Elles déplaceront leurs activités pour éviter la micro-taxe, prédit Paul Dembinski, le directeur de l’observatoire de la finance à Genève. Pour lui, la discussion ne doit pas avoir lieu à l’échelle suisse, mais au niveau international.
Sujet radio: Guillaume Meyer
Version web: Antoine Schaub