Aucune mesure n'a été décidée, a précisé le conseiller fédéral à la presse à l'issue de la rencontre. Il s'agissait d'abord de faire le point sur la situation et l'exercice "très constructif" sera répété chaque mois ces prochains temps.
Les problèmes posés par le coronavirus sont très différents selon les secteurs et les autorités recevront ces derniers séparément. Mais un consensus s'est dégagé entre les participants de la table ronde sur la volonté de sortir ensemble de la crise et préserver les emplois, s'est félicité Guy Parmelin: "L'économie saine s'est relevée de toutes les crises précédentes", a-t-il rappelé.
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Pas de tabou
Pour le coronavirus, "aucune mesure n'est taboue". Personne ne pouvant dire comment la crise va évaluer, les responsables planchent sur des solutions à court, moyen et long termes.
Les entreprises peuvent déjà recourir à l'instrument du chômage partiel qui a fait ses preuves par le passé. Sa durée pourrait être allongée de 12 à 18 mois. Mais selon le ministre UDC, il est encore trop tôt pour y songer.
Selon lui, l'idée d'un plan conjoncturel a été qualifiée par la plupart des participants de "pas la meilleure mesure à prendre". Le conseiller fédéral s'est aussi montré sceptique sur les chances de mise sur pied d'un fonds de compensation évoqué par certains parlementaires.
Verser les salaires
Interrogé en marge de la réunion, le président de l'Union syndicale suisse Pierre-Yves Maillard estime qu'il faut d'abord garantir les salaires. Si les employeurs font défaut, l'Etat doit trouver des moyens pour le faire.
L'USS propose plusieurs pistes: permettre des autorisations rapides et non bureaucratique de chômage partiel, ramener à un jour le délai d'attente, élargir le cercle des bénéficiaires aux contrats atypiques par exemple ou donner des garanties afin que les entreprises puissent obtenir des prêts bancaires. La Banque nationale devrait aussi être proactive contre la surévaluation du franc.
"Le bon moment pour faire le point"
Interrogée dans l'émission Forum, la directrice d'Economiesuisse Monika Rühl salue l'organisation de cette table ronde, même si elle n'a pas abouti à des décisions concrètes. "C'était le bon moment pour faire ensemble le point de la situation, échanger des informations", dit-elle. "L'idée n'était pas - lors de cette première rencontre - d'arrêter déjà des décisions fermes sur certaines mesures."
La responsable de la faîtière des entreprises souligne que ses membres "prennent très au sérieux cette situation". Leur souci premier, assure-t-elle, "est de protéger la santé de leurs collaborateurs. C'est pour cela que beaucoup d'entreprises ont pris des mesures qui vont au-delà des recommandations de l'OFSP".
Mais les entreprises doivent aussi faire face, notamment, à une baisse des commandes. Face à cette situation, elle soutient fermement le recours au chômage partiel. C'est la seule mesure valable, dit-elle, "dans le sens que c'est un instrument que nous connaissons, qui a fait ses preuves, qui agit d'une manière ciblée et rapide (..) On en a beaucoup parlé et tout le monde est d'accord pour dire que c'est une mesure à prendre".
ats/sjaq
Des autocaristes quasiment à l'arrêt
Les conséquences de l'épidémie de Covid-19 se font sentir dans de nombreux secteurs de l'économie en Suisse, y compris dans ceux qui n'avaient jamais connu un coup de frein si brutal dans leurs activités: les autocaristes.
C'est le cas notamment de la société Genève Limousine, qui possède une flotte de quinze cars et quinze minibus et dont de nombreux chauffeurs sont désormais au chômage technique. Pour son patron Philippe Menoud, la situation est sans précédent.
>> Regarder le reportage de Pascal Jeannerat dans le 19h30: