L'association suisse d'éducation physique (ASEP) reproche à plusieurs cantons romands de ne pas offrir un nombre suffisant d'heures de gymnastique au niveau postobligatoire (15-19 ans). Selon elle, les ados devraient réaliser trois heures hebdomadaires de sport.
Surprise, le Tribunal fédéral leur donne tort, après avoir statué fin janvier sur le cas d’un gymnase saint-gallois. Les élèves font seulement deux périodes de sport par semaine. Un camp et des journées sportives complètent l’offre.
Moins de pression sur les cantons
Pour le Tribunal fédéral, cet aménagement est conforme à l'ordonnance fédérale qui veut que les gymnasiens fassent 110 heures de gym distribuées régulièrement sur l’année. En substance, deux périodes par semaine sont suffisantes pour assurer cette régularité. La 3e heure peut être réalisée sous la forme de camps ou de semaine spéciale.
"La décision du Tribunal fédéral permet d’enlever une certaine pression sur les cantons", estime Monika Maire-Hefti, conseillère d'Etat neuchâteloise en charge de l'éducation. "Mais, nous devons tout faire pour introduire une troisième période d’éducation physique dans la grille horaire de l’ensemble des élèves du secondaire II. Néanmoins, nous devons aussi être pragmatique et faire avec les exigences financières et le nombre d’infrastructures."
Un désaveu
Cet arrêt du Tribunal fédéral, que la RTS s'est procuré, est un revers pour l'association suisse d'éducation physique. "Nous craignons que cette décision serve d’exemple et qu’elle soit reproduite dans d’autres établissements", considère Johnatan Badan, membre du comité de l’ASEP. "Pour nous, le calcul juste est d’avoir trois périodes hebdomadaires sur l’année. En plus, on ajoute des camps et des journées sportives."
Monika Maire-Hefti se veut rassurante, "la pression des milieux du sport reste et nous allons continuer à travailler avec eux".
Céline Fontannaz