Chargée par la Société suisse d'utilité publique (SSUP) de
coordonner l'organisation de l'événement, la Commission du Grütli a
donné son feu vert vendredi en fin d'après-midi à la tenue des
festivités. Grâce à l'accord finalement octroyé par la ville de
Lucerne pour l'utilisation de son port, la fête est désormais
possible, écrit la commission dans un communiqué.
Une aide à six chiffres
La commission a repris le concept élaboré par la présidente de
la Confédération Micheline Calmy-Rey et la présidente du Conseil
national Christine Egerszegi. Les deux politiciennes interviendront
chacune avec un discours.
Quant à la participation financière de la commission, elle «se
limite à l'émission et au contrôle des billets par le biais de
Securitas engagés depuis qu'il y a eu des altercations», précise le
porte-parole Martin Hofer. La dépense s'échelonne entre «50 000 et
100 000 francs», selon lui.
Artisan du sauvetage de l'événement grâce à la promesse d'un
soutien financier, le conseiller national radical bernois Johann
Schneider-Ammann a précisé à l'ATS que le montant de l'aide devrait
être «de 100 000 à 200 000 francs».
Swatch garde le silence
Cette somme n'est pas destinée à la seule ville de Lucerne, mais
doit contribuer à la globalité des frais de sécurité, «selon le
concept de la société du Grütli», souligne l'entrepreneur. Le
Bernois dit ne pas chercher «activement» d'autres participants à
son action. Mais plusieurs offres spontanées de personnes qui
«souhaitent marquer le coup» lui sont parvenues, note-t-il.
Néanmoins, pour l'heure, seuls «deux noms ont formellement
accepté, et ce sont ceux que vous connaissez», dit-il. Car, du côté
de Bienne, le service de presse de Swatch Group a continué à
refuser, vendredi, de confirmer ou d'infirmer la participation de
Nicolas Hayek.
«Pas de commentaire», s'est bornée à répondre une porte-parole.
Martin Hofer ose en revanche un commentaire: il est «intéressant
que grâce au soutien de Nicolas Hayek et de Johann SchneiderAmmann,
une intervention de police reçoive un soutien privé. C'est sûrement
une première!»
ats/sun
Le canton d'Uri se dit prêt
Les préparatifs pour la fête ont repris, sans avoir subi de retard, semble-t-il. «Nous avions déjà adopté, préventivement, un dispositif de sécurité qui reste valable», indique le conseiller d'Etat uranais Josef Dittli, en charge du dossier.
Le canton d'Uri, qui abrite la plaine du Grütli, est obligé, de par sa petite taille, de demander l'aide des cantons voisins pour assurer la sécurité de la fête, rappelle le conseiller d'Etat.
«Mais nous ne cherchons pas l'aide de sponsors pour nous soutenir, la sécurité est une tâche de l'Etat», ajoute-t-il.
«L'annulation puis le sauvetage de la fête ne changent rien, si ce n'est que la deuxième décision nous soulage», dit Josef Dittli. C'est en effet, «la solution qui nous permet de nous préparer au mieux»..
Micheline Calmy-Rey se réjouit
Sur les ondes de la Radio Suisse Romande, Micheline Calmy-Rey s'est réjouie de la décision de la Commission du Grütli. Le fait que la sécurité soit financée par des privés ne la dérange pas.
«C'est une fête commune, publique, avec des privés qui ont décidé de s'investir. C'est un bel esprit civique qui rend la fête possible. C'est ça qui compte», a-t-elle déclaré.