L'ouverture de cette enquête pénale n'a pas de lien direct avec
la plainte pour homicide par négligence déposée cette semaine
contre le directeur de l'établissement et contre inconnu par la
famille d'un jeune détenu décédé par intoxication, a souligné
vendredi devant la presse le conseiller d'Etat Laurent Moutinot,
chef du département des institutions. Aucune autre enquête ne sera
ouverte.
Le conseiller d'Etat a réitéré son soutien à Laurent Beausoleil,
le directeur de la prison. "Même s'il est normal de déposer une
plainte pénale lors d'un drame de ce genre, je n'admets pas que
l'on s'en prenne nommément à une personne qui n'a pas
démérité".
"C'est une manière de mettre au pilori les collaborateurs de
l'Etat et je juge cela inacceptable", a-t-il insisté. Le
Département des institutions va par ailleurs examiner les questions
de sécurité à la prison de Champ-Dollon, qui a été construite en
1977. Il s'agit notamment de voir si la pose de détecteurs de fumée
est nécessaire, comme celle de caméras thermiques ou de
ventilateurs permettant de diriger les flots de fumée, a relevé
Laurent Moutinot.
Plus d'audiences
Le procureur général a de son côté annoncé qu'il allait
renforcer le nombre d'audiences au Tribunal de police, afin de
diminuer la durée des détentions préventive à la prison. Le drame
de vendredi dernier n'a toutefois aucun rapport avec les problèmes
de surpopulation que connaît Champ-Dollon, a rappelé Laurent
Moutinot.
L'incendie avait été provoqué vendredi dernier dans une cellule
par un détenu de 38 ans souffrant de troubles psychiques. Il n'a
pas survécu à ses graves blessures. Le prisonnier de 26 ans qui se
trouvait à l'étage supérieur a quant à lui été mortellement
intoxiqué.
ap/sn
Une prison à désengorger
Actuellement, 458 détenus cohabitent à Champ-Dollon, alors que la prison préventive n'est prévue que pour en accueillir 270, soit un taux de remplissage de 162% en 2005.
Un projet d'extension devant permettre de désengorger la prison a été adopté fin mars. La nouvelle structure pourra accueillir dans un premier temps 64 détenus.
La nouvelle prison, constituée d'unités préfabriquées, sera installée en dehors de l'enceinte de Champ-Dollon, sur une parcelle appartenant à l'Etat.