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Milliard de cohésion: référendum UDC déposé

Lambiel, Poste, allocations et Swissmetal
L'UDC a gagné son premier combat contre le milliard de cohésion
Le référendum de l'UDC contre le versement d'un milliard de francs à l'Union européenne (UE) a abouti avec plus de 70'000 signatures, a annoncé mercredi le parti. Le peuple suisse aura le dernier mot le 26 novembre.

L'UDC tient à se distancier de la Lega et des Démocrates suisses
- ces derniers ont remis de leur côté 10 000 signatures à la
Chancellerie fédérale - dans son opposition au milliard de francs
que la Suisse veut verser aux nouveaux membres de l'Union
européenne (UE).

Un problème interne

Le problème est strictement financier et interne à la Suisse, a
déclaré Ueli Maurer, le président de l'UDC, devant la presse. «Il
était toujours évident pour nous que ce milliard devait être
intégralement compensé et qu'il devait constituer un
maximum».



En clair, la somme devait être prise intégralement dans les
budgets des départements fédéraux des affaires étrangères (DFAE) et
de l'économie (DFE). Au lieu de cela, le Conseil fédéral s'est
fendu d'une astuce comptable, a critiqué le conseiller national
neuchâtelois Yvan Perrin.



Le milliard sera compensé à 60% par le DFAE et le DFE en rabotant
sur l'aide actuelle aux pays de l'Est. Les 40% seront prélevés sur
le budget général de la Confédération via des économies et de
nouvelles recettes. Dans ces dernières, pourraient figurer les
revenus issus de la fiscalité de l'épargne.



Pire, la somme pourra enfler dans un proche avenir. Il est déjà
question d'un versement de 350 millions en vue de l'adhésion de la
Bulgarie et de la Roumanie à l'UE et de revendications semblables
attendent la Suisse pour la Turquie et les Etats de l'ex
Yougoslavie, a mis en garde Yvan Perrin.

Pas de «chèque en blanc»

A ses yeux, le peuple ne doit pas signer un chèque en blanc le
26 novembre. Si la loi sur la coopération avec les Etats d'Europe
de l'Est entre en vigueur, le Conseil fédéral pourra présenter ces
paiements comme des simples positions budgétaires dont la majorité
du Parlement prendra acte sans même discuter, selon le
Neuchâtelois.



Dénonçant les «pressions» exercées sur la Suisse par le président
de la Commission européenne José Manuel Barroso, le conseiller
national zurichois Ulrich Schlüer a quant à lui regretté qu'aucune
contrepartie (sur l'aéroport de Kloten, le secret bancaire et la
fiscalité des cantons) n'ait été obtenue de l'UE en échange du
versement du milliard.



ats/cab

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Opposition de la moitié des Suisses

Près de la moitié des Suisses (48%) est opposée au versement d'un milliard de francs aux nouveaux pays membres de l'UE. Seul un quart y est favorable, selon un sondage paru le 8 juillet dans le «Blick» (1038 personnes sondées).

Les Romands y sont moins défavorables (41%) que les Alémaniques (50%). A noter que 25% des sondés ne se prononcent pas.

Le sujet reste peu connu des Suisses. Seules 23% des personnes interrogées ont pu préciser le montant exact du crédit. Dix pour cent ont donné une mauvaise réponse et 67% ne savaient pas.

José Barroso met la Suisse en garde

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a mis en garde le 9 juillet la Suisse contre un non au milliard de cohésion sur la Radio suisse alémanique.

Refuser cette contribution aux nouveaux pays membres de l'UE prévue sur dix ans serait un signe négatif mal compris par ces Etats, a-t-il expliqué. La Suisse profite de la stabilité en Europe; elle doit donc aussi se montrer solidaire, a indiqué José Barroso.

Le Portugais a critiqué une mentalité de comptable et appelé les Suisses à ne pas choisir en fonction d'une vision financière à court terme mais penser à leurs propres intérêts à long terme, dans une interview publiée le même jour dans la «NZZ am Sonntag».