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"Les cas d'aide au suicide ne se sont pas multipliés dans les EMS"

L'invitée de la Matinale (vidéo) - Carol Gay, vice-présidente de la faîtière des EMS dans le canton de Vaud
L'invitée de la Matinale (vidéo) - Carol Gay, vice-présidente de la faîtière des EMS dans le canton de Vaud / La Matinale / 9 min. / le 9 mars 2020
Avec l'entrée dans la loi de l'assistance au suicide, les craintes d'un effet d'encouragement et de la multiplication des cas se sont fait sentir. "Aujourd'hui, on peut noter que ce n'est pas le cas", affirme Carol Gay, vice-présidente de la faîtière des EMS publics vaudois.

"Il y a une bonne dizaine de situations par année sur plus de 6000 résidents dans le canton de Vaud. Il y a assurément plus de demandes que d'assistance au suicide qui se réalisent ensuite", détaille la directrice de l'EMS du Marronnier à Lutry.

En juin 2012, la population vaudoise a accepté une loi pour encadrer l'assistance au suicide dans les EMS et les hôpitaux. Le Parlement valaisan se penche quant à lui cette semaine sur la question.

"Les résidents qui vont jusqu'à cette étape ne font pas les choses à la légère. Je ne crains pas que ça devienne une 'épidémie'. Nous sommes armés pour vivre ces moments", explique Carol Gay dans La Matinale de la RTS.

"Situation exceptionnelle"

Dans le canton de Vaud, plusieurs règles ont été fixées pour autoriser l'aide au suicide dans les EMS. La personne doit avoir sa capacité de discernement, persister dans sa volonté et souffrir d'une maladie ou de séquelles graves et incurables.

"C'est une situation exceptionnelle qui bouleverse l'ensemble de l'institution et des collaborateurs. Pour que ça se passe bien, il faut qu'on puisse échanger, en parler ouvertement avec l'équipe et que le résident puisse exprimer clairement ce qu'il vit et ce qui le motive dans cette démarche", estime la vice-présidente de l'association HévivA.

Résistances possibles

Les collaborateurs des EMS pour qui l'événement peut être trop douloureux à vivre peuvent rester à la maison le jour du suicide. "Il peut y avoir des tensions en termes de valeurs et de ce que peuvent vivre les gens dans le cadre de cette situation. Mais notre rôle est d'accompagner ces gens quel que soit leur choix", indique Carol Gay.

Des résistances sont notamment possibles dans certaines institutions où les valeurs, parfois chrétiennes, sont à l'encontre du suicide, relève encore la directrice d'EMS. "Toutes les situations qui se réalisent dans le canton de Vaud se passent sans trop de difficulté", assure-t-elle.

gma

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