Anne n’avait jamais parlé de l’hypothèse d’un placement en EMS avec sa mère Francine, 91 ans, qui était jusqu’à récemment en très bonne forme. Lorsque l’entrée au Home des Crêtes à Grimisuat (VS) a été décidée après une hospitalisation, Anne s’est posée la question de qui allait payer.
Chaque canton a sa spécificité et ses propres calculs. Francine a quelques économies, son AVS et une rente de veuve. Elle a fait don de son appartement de 2,5 pièces situé à Anzère à ses enfants voilà plus de dix ans.
Hôtellerie à la charge du résident
En Suisse, une journée en EMS coûte en moyenne 305 francs. Cette facture se divise entre les prestations hôtelières et les soins médicaux.
La partie soins - qui comprend les salaires du personnel soignant, les médicaments, etc. - est payée par l'assurance-maladie de base et dans une moindre mesure par les cantons et les communes.
La partie hôtelière - qui inclut la restauration, le logement, la blanchisserie et l'animation, et représente près de 41% du total - est entièrement à la charge du résident. Cette partie est librement fixée par chaque établissement.
Disparités entre les cantons
Les disparités sont donc grandes entre cantons. Par exemple, le tarif moyen journalier en Valais est de 122 francs, alors qu'il est de 227 francs à Genève.
La part totale à la charge du résident représente en moyenne 5400 francs par mois. Cela sera 3500 francs pour Madame Savary.
Il est demandé en premier lieu au résident de s'acquitter lui-même de ses factures avec ses revenus. On va ensuite puiser dans sa fortune. Sans pour autant tout lui prendre: on laissera quoi qu'il arrive 37'500 francs à une personne seule et 60'000 francs à un couple.
Les enfants parfois mis à contribution
Enfin, les enfants peuvent être mis à contribution seulement s'ils ont reçu des donations de leur parent avant l'entrée en EMS. Cette participation ne peut toutefois pas excéder le montant hérité et chaque année, il y a une déduction forfaitaire de 10'000 francs.
Comme Francine a fait une avance d’hoirie à ses enfants, il y a plus de 10 ans, la valeur de l’appartement en question ne sera pas ponctionnée.
Flore Dussey/Marion Faliu/kkub