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Au Paléo, les générations se côtoient

Daltrey et Townshend, de retour après plus de 20 ans.
Daltrey et Townshend, de retour après plus de 20 ans.
Jeudi soir, les Who et les Wampas ont enflammé le Paléo. Deux groupes, deux époques. Une bande de vieux rockeurs qui a de beaux restes a succédé à des jeunes bourrés d'énergie sur la Grande Scène. Une question de génération.

Que reste-t-il des Who ? En les voyant en 1976, je n'imaginais
pas avoir un jour à me poser la question. A l'époque, Pete Towshend
moulinait sur sa guitare quelque chose comme la quintessence du
rock n'roll en faisant des sauts de cabri d'un bout à l'autre de la
scène. Et Roger Daltrey jonglait avec son micro entre deux couplets
hurlés d'une voix de stentor.

Ces deux-là sont encore là. Mais John Entwistle, qui faisait
vrombir sa basse comme une turbine d'avion, et Keith Moon, qui
frappait ses peaux d'avalanches de coups comme jamais un batteur de
rock n'en avait donné avant lui; ces deux-là sont morts. Le carré
d'as magnifique n'est plus qu'une paire, bancale comme peut l'être
un tabouret à deux pieds. Quand ils étaient encore quatre, les Who
disaient pourtant que le départ d'un seul suffirait à tuer le
groupe.



Non que les remplaçants soient médiocres, loin de là. Mais là où
leurs prédécesseurs avaient donné une nouvelle place à la section
rythmique, sur la même ligne que les mélodistes, Pino Palladino et
Zak Starkey (Ringo Starr junior) sont juste d'excellents
accompagnateurs.

«D'un autre âge»

Et les deux frontmen alors ? Certes, ils portent la soixantaine
encore très fit. Mais malgré des efforts louables, Daltrey n'a plus
le coffre pour certains de ces hymnes à la révolte, écrits à une
époque où les Who espéraient «mourir avant d'être vieux», comme il
est dit dans «My generation».



Le titre est toujours au répertoire. Mais de quelle génération on
parle au fait ? Celle qui a découvert les Who par les quelques
secondes de leurs chansons servant de générique à la triple série
TV «Les experts» ne manque pas d'ovationner ces trois
titres-repères.



Et pour les autres, il y a l'envoûtant «Behind blue eyes», les
classiques «Can't explain» et «Substitute» et le final sur un
medley de «Tommy». Comme à Woodstock... enfin presque, parce que
ces chansons cent fois entendues semblent ici un peu empâtées,
boursouflées, asthmatiques.



Et les grands effets de Townshend pour montrer qu'il a encore la
main leste du «guitar hero» (et il l'a, sans aucun doute) ne
suffisent pas à mettre le feu à la plaine. Il nous avait pourtant
prévenus, avant de gratter son premier riff: «Nous venons
d'ailleurs, d'un autre âge, où vous n'étiez pas nés».

«Un vrai groupe de scène»

Charles et Amandine ont vingt ans. Lycéens, musiciens, comédiens
à leurs heures, bien imprégnés de culture «sixties» (comme une
partie de leur génération), ils n'en vivent pas moins dans leur
époque. Et eux aussi sont restés sur leur faim. Pour lui, il est
bon que ses créateurs puissent encore transmettre une musique qui a
changé quelque chose dans la vie de tellement de gens. Mais pour
elle, c'était juste un concert de plus, «un peu kitsch», et bien
moins dansant que celui de Goran Bregovic.



Et moins aussi que celui des Wampas, juste après sous le
chapiteau. Les Français, derniers rescapés du «yéyé-punk», n'ont
pourtant que vingt ans de moins que les Anglais. Mais quelle pêche!
Le gang ne veut pas seulement mettre «Chirac en prison», il sait
aussi faire monter une centaine de filles du public sur la scène
pour dynamiser sa version aux amphés de «Où sont les femmes ?», le
tube de Patrick Juvet.



Et lorsque le chanteur Didier Wampas nage sur la foule, ou grimpe
aux piliers du chapiteau, ces singeries ont exactement l'effet
voulu: faire trépigner la foule de joie. Toutes générations
confondues. «Ça c'est un groupe de scène!», commente sobrement
Charles. Que dire de plus?



swissinfo/sun

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Le programme du week-end

VENDREDI 21 JUILLET

Sur la Grande Scène :

Amadou et Mariam (18h45)

Tracy Chapman (21h15)

Cali (00h00)

Sous le Chapiteau :

We are Scientist (18h)

The Rakes (20h)

Editors (22h45)

Infadels (01h30)

Au Club Tent :

Hell's Kitchen (17h)

William White (20h)

Jack the Ripper (22h45)

Champion (01h30)

Et bien d'autres encore...

SAMEDI 22 JUILLET

Sur la Grande Scène:

Benabar (18h45)

Feeder (21h30)

Placebo (00h00)

Sous le Chapiteau :

Arthur H (17h30)

Olivia Ruiz (20h15)

Diam's (22h45)

Psy 4 de la rime (01h15)

Au Club Tent :

Elkee ( 16h30)

Zginga (18h45)

Grand Corps Malade (20h30)

Kill The Young (22h45)

DJ Zebra (01h30)

Et bien d'autres encore...

DIMANCHE 21 JUILLET

Sur la Grande Scène:

Novastar (18h)

Raphaël (20h15)

Indochine (23h30)

Sous le Chapiteau :

Orchestre Amadeus (17h)

Joseph Arthur (19h)

Zita Swoon (21h30)

Kill The Young (00h30)

Au Club Tent:

Stevans (16h)

Ben Ricour (19h)

Joseph D'Anvers (21h45)

DJ Zebra (00h00)

Et bien d'autres encore...

Feux d'artifice à 23h