Femmes et hommes réagissent parfois différemment face à un médicament ou une maladie. Pour mieux nous soigner, toutes et tous, l'égalité doit être renforcée, estime l'élue verte.
Dans la recherche médicale, d'abord. Cette dernière a longtemps été menée sur des groupes masculins. Avec, au final, des intolérances à certains médicaments pour les femmes ou une méconnaissance de leurs corps. Pour l'éviter, il faut inclure systématiquement des femmes ou des animaux femelles dans les tests.
La motion de Léonore Porchet demande ainsi au Conseil fédéral de modifier les critères d'attribution pour les instances de recherche suisses.
"Question de santé publique"
"C'est une question de santé publique, voire parfois de vie et de mort", estime la Vaudoise. "L'exemple le plus frappant est comment on traite l'infarctus. On ne traite pas bien l'infarctus féminin, parce qu'on ne connaît que les signes masculins, qui sont très différents", illustre-t-elle, citant également la tristement célèbre Dépakine, un anti-épileptique lié à des malformations foetales chez des patientes enceintes.
Et les hommes sont également concernés, par exemple face à la dépression, une pathologie préjugée plutôt féminine. La question du genre devrait donc être intégrée dans la formation des médecins, tout comme dans la politique de santé publique.
La conseillère nationale demande au Conseil fédéral d'intégrer l'égalité dans ses critères, par exemple lorsqu'il s'agit de supprimer des médicaments de la liste des soins remboursés par l'assurance maladie ou de faire de la prévention, pour que l'ensemble de la population soit prise en compte.
>> Lire : Des soins majoritairement destinés aux femmes dans le viseur économique
Alexandra Richard/kkub