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"Comme tout le monde, les soignants sont inquiets, mais ils sont préparés"

Le personnel hospitalier est sous pression en période de pandémie du coronavirus (vidéo)
Le personnel hospitalier est sous pression en période de pandémie du coronavirus (vidéo) / La Matinale / 10 min. / le 13 mars 2020
En première ligne de la lutte contre l'épidémie de coronavirus, le personnel soignant est sous pression. Au CHUV et aux HUG, les vacances des employés sont annulées jusqu'à fin avril. "On peut compter sur le monde médical", rassure le docteur vaudois Philippe Eggimann.

"Comme le reste de la population, les soignants sont inquiets, mais ils sont préparés. Nous avons des plans dans les hôpitaux et dans les cabinets suite à la pandémie de H1N1 il y a dix ans. Les soignants savent comment se protéger, comment protéger leurs patients et leurs proches", affirme le président de la Société vaudoise de médecine (SVM) vendredi dans La Matinale.

L'épidémie de coronavirus a continué de s'étendre jeudi en Suisse en contaminant près de 200 personnes de plus et en faisant trois morts supplémentaires. Le bilan total sur le territoire est désormais de 800 contaminés et sept morts.

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"Les mesures prises jusqu'à maintenant nous permettent d'affronter cette catastrophe qui s'annonce avec sérénité. Le corps médical se mobilise. Les médecins retraités et ceux qui ont des disponibilités se sont annoncés, plusieurs dizaines vont participer à l'effort cantonal", relève Philippe Eggimann.

Ne pas surcharger

Le médecin vaudois, également président de la Société médicale de Suisse romande (SMSR), rappelle qu'il est important de ne pas surcharger le système de santé s'il n'y a pas des signes de gravité, comme une difficulté à respirer.

"Avant de téléphoner aux médecins ou aux centres d'urgence, la population peut se référer aux différents sites web qui sont disponibles dans les cantons et à l'OFSP, les recommandations sont vraiment très simples. Il est même possible de faire un contrôle soi-même via une plateforme en ligne (lien vers le site coronacheck)", indique Philippe Eggimann.

"La vie continue"

Selon le docteur, les cas graves seulement devraient avoir accès aux hôpitaux: "Pour protéger les médecins, il faut de l'autodiscipline et n'appeler son docteur que si on n'a pas réussi à répondre aux questions de base."

En plus du coronavirus, les centres médicaux doivent toujours faire face aux autres impératifs. "Les hôpitaux sont en train de déplanifier les interventions opératoires qui ne sont pas urgentes, cela va permettre de réorganiser le personnel, tout en n'oubliant pas que la vie continue. Il y a des accidents, des infarctus, et d'autres gens qu'il faut absolument continuer à prendre en charge", souligne Philippe Eggimann.

Après avoir interdit les rassemblements de plus de 1000 personnes en Suisse, le Conseil fédéral devrait annoncer vendredi de nouvelles mesures pour ralentir la propagation du coronavirus.

Propos recueillis par Romaine Morard

Adaptation web: gma

Le dossier consacré à l'épidémie de coronavirus

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