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La loi sur l'asile «brasse de l'air»

Asile: les organisations humanitaires s'opposent à la nouvelle loi
La Coalition pour une Suisse humanitaire se lance dans la campagne
La loi sur l'asile en votation le 24 septembre «brasse de l'air», selon la Coalition pour une Suisse humanitaire, un mouvement qui réunit les Eglises catholique et protestante du pays ainsi qu'une trentaine d'oeuvres d'entraide.

La coalition a lancé lundi à Berne sa campagne contre le
durcissement prévu dans les domaines de l'asile et des
étrangers.

"Coûteuse et inutile"

Elle mise notamment sur une série d'affiches pour faire passer
son message selon lequel la nouvelle loi «brasse de l'air, est une
injure à l'humanité, frappe au mauvais endroit, pousse à
l'illégalité, surcharge les cantons, bref: elle coûte cher et ne
sert à rien.»



Le texte soumis au peuple est «à côté du sujet» et «exagère la
notion et l'ampleur des abus», a souligné devant les médias Daniel
Bolomey, secrétaire général de la section suisse d'Amnesty
International.



Et de déplorer que la question de la négociation d'accords de
réadmission avec les pays d'origine et de la collaboration avec
l'Union européenne pour résoudre le problème des renvois a été
négligée.

Nouveaux problèmes

De nouveaux problèmes vont apparaître, en raison notamment du
tour de vis apporté en matière de papiers d'identité. Les personnes
qui en sont dépourvues justement parce qu'elles ont dû fuir le
danger dans la précipitation risquent d'être privées de
protection.



Les requérants déboutés seront poussés dans la clandestinité et
menacés de tomber à la rue puisqu'ils n'auront plus droit à l'aide
sociale. Les cantons risquent alors aussi de faire les frais de la
situation.

Mesures de contrainte disproportionnées

Le doublement, jusqu'à deux ans, de la durée des mesures de
contraintes en vue du renvoi a également été jugé disproportionné,
tant sur le plan humain que financier.



Les représentants des Eglises ont insisté sur l'importance de la
tradition humanitaire, de la solidarité et de la dignité humaine.
Le respect de la dignité humaine est «une valeur centrale de la foi
chrétienne, de notre culture et de notre système juridique», ont
fait valoir Dölf Weder, président du Conseil de l'Eglise
évangélique réformée de St-Gall, et Thomas Wallimann, de la
commission Justice et Paix de la Conférence des évêques
suisses.

Riposte

Dans la foulée, les deux hommes se sont défendus contre les
reproches de naïveté et d'hypocrisie émis entre autres par
Christoph Blocher. Par leur expérience sur le terrain, les Eglises
connaissent parfaitement la situation des étrangers et des
requérants d'asile, a rétorqué M. Weder.



La coalition est par ailleurs décidée à battre en brèche l'idée,
propagée par les partisans de la nouvelle loi mais fausse selon
elle, que la constitution et le droit international sont
respectés.



Il est également erroné de penser que la Suisse n'est pas plus
dure que les autres pays, d'après Jürg Schertenleib, de
l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR).



ats/ruc

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La Coalition pour une Suisse humanitaire

La coalition a lancé un comité citoyen qui réunit pour l'instant environ 80 personnes issues des Eglises, de la culture et du monde universitaire.

Parmi eux figurent notamment l'ancien président du CICR Cornelio Sommaruga et l'historien Jean-François Bergier.

La coalition dispose actuellement de quelque 400 000 francs pour mener campagne et espère réussir à récolter à terme 600 000 francs au total.

"Chance réaliste" de gagner

Les lois sur l'asile et les étrangers sont en outre combattues par le Comité pour le double non, présidé par l'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, ainsi que par un comité bourgeois.

Pour Jürg Schertenleib, de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR), les opposants ont une «chance réaliste» de gagner au regard d'un récent sondage.

Selon ce dernier, le «oui» atteindrait 43%, le «non» 30% et les abstentions 27%. Les adversaires du durcissement font ainsi un meilleur score que lors du sondage mené en 2002 sur l'initiative populaire de l'UDC.