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Asile et étrangers: "lois arbitraires et cruelles"

Ruth Dreifuss est revenue à la charge contre les nouvelles lois
Ruth Dreifuss est revenue à la charge contre les nouvelles lois
"Non à l'exclusion, non à l'arbitraire". C'est sous cette bannière que le Comité 2xNON, à l'origine des référendums contre les lois sur l'asile et les étrangers, est revenu lundi à la charge, à un mois des votations fédérales.

Les deux lois témoignent du même esprit de fermeture et de
méfiance envers les étrangers, considérés comme des abuseurs
potentiels, a déclaré l'ex-conseillère fédérale Ruth Dreifuss,
présidente du comité, devant la presse à Berne.



Ces lois dérogent aux valeurs démocratiques suisses et ne
résolvent aucun problème. Au contraire, ces lois sont de
"véritables fabriques à sans-papiers".

Des règles contraignantes

Dans le domaine de l'asile, la révision de la loi risque de ne
plus tenir compte de la réalité des personnes persécutées. Le
comité critique particulièrement la règle de non-entrée en matière
sur la demande d'un requérant qui ne présente pas dans les 48
heures une pièce d'identité ou des documents de voyage. La loi ne
fera qu'amplifier le problème des requérants déboutés contraints à
la clandestinité.



Pour le conseiller national Heiner Studer (PEV/AG), cette
réglementation restrictive est inadaptée pour combattre les abus
car les personnes vraiment persécutées n'ont pas de papiers. Ismaïl
Türker, membre du Comité romand 2xNON, estime, lui, que les
requérants sauront se procurer de faux documents.

Travail au noir encouragé

Quant à la nouvelle loi sur les étrangers, en limitant l'accès
aux personnes qui ne viennent pas de pays membres de l'UE ou de
l'AELE, elle ne tient pas compte du marché du travail, d'après lui.
Et elle rend impossible la régularisation des quelque 80'000
sans-papiers qui vivent en Suisse et travaillent notamment dans
l'hôtellerie, la restauration, l'économie domestique, l'agriculture
et la construction.



Cette loi va légaliser et encourager le travail au noir. Comme les
sans-papiers ne pourront plus être déclarés, les assurances
sociales et les impôts vont perdre 400 millions de francs par
année, a estimé M. Türker.

Politique incohérente

Ces lois ne correspondent pas à une politique migratoire
cohérente et humaine, répondant aux besoins nationaux et aux droits
des personnes concernées, a dénoncé Ruth Dreifuss. Une fois admis
en Suisse, les réfugiés continueront à être discriminés
conformément à la loi sur les étrangers.



Le Comité 2xNON est composé des Verts, de Solidarité sans
frontières, du Forum pour l'intégration des migrant(e)s et du
syndicat Unia. Il est soutenu par le PS, notamment. La révision de
la loi sur l'asile est aussi combattue par un comité de partis
bourgeois et la Coalition pour une Suisse humanitaire.



ats/ant

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Les radicaux défendent les deux lois

Les lois sur l'asile et les étrangers soumises au peuple le 24 septembre respectent la tradition humanitaire de la Suisse, selon les radicaux.

La révision de la loi sur l'asile et la nouvelle loi sur les étrangers sont des éléments importants de la politique des quatre piliers prônée par le Parti radical, a rappelé lundi la conseillère aux Etats zurichoise Trix Heberlein.

Premier d'entre eux, l'accord sur la libre circulation des personnes a réglé la question de la migration européenne.

Le nouveau droit des étrangers répond lui au problème de l'immigration en provenance de pays hors UE.

Selon le conseiller national Philipp Müller, les conditions d'accueil ne seront pas globalement plus sévères. Ainsi le regroupement familial sera désormais possible pour les émigrés venant pour une courte période ou les étudiants.

Mais la Suisse ne peut plus se permettre d'accueillir massivement de la main d'œuvre non qualifiée

La loi sur l'asile (troisième pilier) empêchera les abus et simplifiera le travail des cantons, a relevé la conseillère d'Etat st-galloise Karin Keller Sutter.

Selon elle, l'exclusion de tous les requérants déboutés de l'aide sociale n'est pas un problème: "les cantons ont montré qu'ils géraient cette situation de manière responsable".

Depuis avril 2004, cette disposition s'applique déjà aux requérants frappés d'une décision de non-entrée en matière.

R.Dreifuss critique les 48 heures que les requérants ont pour présenter leurs papiers alors que c'est le délai actuel, a illustré Léonard Bender, conseiller national valaisan et vice-président du parti.

Après l'UDC et le PDC, le PRD est le dernier parti de droite à se mettre en campagne pour les deux lois.