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Formation: Isabelle Chassot monte au front

Isabelle Chassot est fâchée par la Confédération
Isabelle Chassot est fâchée par la Confédération
Isabelle Chassot, la nouvelle présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP), a dénoncé jeudi le voeu de Berne de moins subventionner les HES et la formation professionnelle.

A la tête de la Conférence des directeurs cantonaux de
l'instruction publique depuis début juillet, la conseillère d'Etat
fribourgeoise a tenu un premier point de presse jeudi à Berne. Elle
a dressé un état de la situation et présenté les axes forts de
l'action de la CDIP pour ces prochains mois.

Crédits à la formation

Le début de sa présidence n'a pas été de tout repos. En cause:
la décision du Conseil fédéral de n'augmenter les crédits pour la
formation, la recherche et l'innovation que de 4,5%. Les cantons
jugent 8% nécessaires pour garantir le statu quo et assumer leurs
nouvelles tâches comme prévu.



La démocrate-chrétienne estime qu'une augmentation de 4,5% des
crédits correspond en réalité à un recul et que pour maintenir le
statu quo, il faudrait une hausse de 6%.



Parallèlement, le gouvernement compte réduire la part fédérale
dans la formation professionnelle et les hautes écoles spécialisées
(HES). La CDIP ne connaît pas encore l'ampleur de la baisse. Mais
les cantons ne veulent pas rester sans réagir. Isabelle Chassot n'a
pas caché que la CDIP va utiliser le mois jusqu'à la prochaine
session des Chambres fédérales pour plaider sa cause, en
particulier auprès des parlementaires.

La Confédération est-elle un vrai partenaire?

En toile de fond, la question de la fiabilité de la
Confédération. Question d'autant plus pertinente que les nouveaux
articles constitutionnels approuvés par le peuple le 21 mai
prévoient une intégration renforcée de l'Etat central dans le
système de formation, a noté la présidente de la CDIP. «On attend
donc qu'il participe comme un vrai partenaire».



Or les récentes décisions du Conseil fédéral sont un «signal très
dangereux» sur la manière dont la Confédération entend jouer son
rôle dans le cadre du futur paysage des hautes écoles.
L'élaboration par les cantons et la Confédération de la loi cadre
qui régira à l'avenir universités, écoles polytechniques et HES
sera une «gageure» si les difficultés politiques actuelles
perdurent.

Loi sur les langues

Autre source d'inquiétude pour la CDIP: la loi sur les langues
élaborée par une commission du Conseil national. Le projet, qui
doit encore être soumis au gouvernement et au Parlement, propose
que la première langue étrangère enseignée soit un idiome
national.



Cela risque de faire échouer la stratégie adoptée en 2004 par la
CDIP, a averti Isabelle Chassot. En effet, le concept auquel se
sont ralliés les cantons leur laisse le choix, à ce stade, entre
l'anglais et une langue nationale.



ats/het

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Subventions fédérales en bref

La Confédération réglemente aujourd'hui les domaines de la formation professionnelle et des hautes écoles spécialisées dans le cadre de deux lois distinctes qui fixent notamment sa participation au financement de ces domaines.

Ce taux est de 25% (à atteindre en 2008; aujourd'hui: 16,5% environ) pour la formation professionnelle et de 33% pour les Hautes écoles spécialisées.

On peut s'attendre dans ce domaine à une augmentation des dépenses de la Confédération: en effet, au 1er janvier 2008, ces 33% vaudront également pour les filières SSA (santé-social-art), financées jusqu'ici par les cantons.

Chantiers en cours

Les rapports tendus ne remettent pas en question l'idée fondamentale d'une collaboration accrue entre les cantons, ainsi qu'avec la Confédération. Le concordat Harmos, qui vise à harmoniser des paramètres comme l'âge de l'entrée à l'école et les objectifs d'enseignement, s'inscrit dans cette obligation, ancrée dans la constitution dorénavant.

Quant à la collaboration Confédération/cantons, elle implique entre autres un monitorage conjoint de la formation. Afin d'aider à la prise de décision, un «rapport sur l'éducation en Suisse», qui passera au crible les forces et les faiblesses de tous les degrés d'enseignement, devra être présenté tous les quatre ans.