"Nous sommes face à un ennemi identifié et nous avons choisi par la force des choses depuis quelques jours de ne plus vraiment le cerner puisque nous ne testons plus que les gens à haut risque ou qui ont des symptômes sévères", indique le chercheur de l'EPFL.
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Selon Jacques Fellay, il devient dès lors compliqué d'avoir une idée précise de l'évolution de l'épidémie: "Tester le maximum de personnes est essentiel. Il y a actuellement 1300 cas en Suisse, mais peut-être qu'en réalité il y en a 2000, 3000, 5000 ou 10'000."
"Effort extraordinaire"
La Suisse reste l'un des pays qui effectue le plus de dépistages, avec plus de 2000 tests par jour. "Choisir de baisser les bras de manière définitive comme cela a presque été annoncé la semaine dernière, ce n'est pas une option", estime toutefois l'infectiologue.
"On peut dire transitoirement qu'on n'a pas assez de tests, mais on se donne les moyens d'ici quelques jours de monter en puissance. C'est là que l'apport de l'armée ou des pharmas pourrait être utile. Il y a énormément de forces vives qui pourraient être mobilisées. Il faut un effort extraordinaire qui soit coordonné et soutenu de manière importante par la Confédération", ajoute-t-il.
L'exemple coréen
Généraliser les tests à l'échelle du pays s'avère compliqué. "Cela demande un énorme effort logistique, à tous les niveaux. Il faut du personnel qui fasse les tests, il faut des machines, des réactifs, et plusieurs stratégies à mettre en place. L'exemple de la Corée, qui est le plus frappant jusqu'ici, montre que c'est faisable. C'est un des éléments qui a permis une mise sous cloche de l'épidémie en quelques semaines", souligne Jacques Fellay.
L'expert de l'EPFL et du CHUV se dit enfin en faveur de la gratuité des tests. "Si on veut que tous les gens, dès qu'ils ont des symptômes, puissent être testés, il ne faut en aucun cas que l'argument financier soit un obstacle."
gma
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