Publié

Le PNUD plaide pour le droit à l'eau

Le droit à l'eau, un droit de l'homme selon le PNUD
Le droit à l'eau, un droit de l'homme selon le PNUD
Le droit à l'eau doit être considéré comme un droit de l'homme, a demandé jeudi le PNUD. Par ailleurs, la Suisse a perdu deux places dans le classement mondial du développement humain de l'organisme onusien.

Actuellement, un habitant d'un pays riche envoie chaque jour 50
litres d'eau aux égoûts alors que les plus pauvres survivent avec
moins de cinq litres d'eau polluée, indique le PNUD dans son
rapport annuel. Le problème est politique, explique la
coordonnatrice de l'étude Cecilia Ugaz, car il n'y a pas de
pénurie.

Dix milliards de dollars

Les ressources en eau sont suffisantes pour la population de la
planète, mais chaque année deux millions d'enfants meurent de
diarrhée à cause d'une eau insalubre. Plus d'un milliard de
personnes n'ont pas un accès direct à de l'eau potable et 2,6
milliards à l'assainissement.



Pour atteindre l'objectif fixé par l'ONU, il faudrait investir dix
milliards de dollars de plus par an - moins de cinq jours des
dépenses militaires mondiales et moins de la moitié des dépenses
annuelles des pays riches en eau minérale, fait remarquer le
PNUD.



Un million d'enfants pourraient être sauvés au cours de la
prochaine décennie et le bénéfice économique escompté serait de 38
milliards par an. Les bénéfices engendrés en Afrique subsaharienne
(15 milliards environ) représenteraient plus de la moitié des aides
octroyées à cette région.

Mesures urgentes

Le PNUD préconise quatre mesures urgentes. D'abord, chacun doit
disposer chaque jour d'au moins 20 litres d'eau potable: cette
quantité doit être distribuée gratuitement aux plus pauvres.



Les gouvernements doivent consacrer au moins 1 % de leur produit
intérieur brut (PIB) à l'eau et l'assainissement. En général, les
dépenses dans ce domaine sont inférieures à 0,5 % du PIB. En
Ethiopie, par exemple, le budget militaire est dix fois plus élevé
que celui consacré à l'eau et au Pakistan 47 fois plus élevé.



Le rapport demande en outre d'ajouter 3,4 milliards de dollars
chaque année aux quatre milliards d'aide internationale consacrée à
ce problème. Les donateurs doivent en faire une priorité, alors que
pour l'instant seulement 5 % de l'aide au développement est
investie dans ce secteur.



Enfin, le PNUD souhaite le lancement d'un plan d'action mondial,
bénéficiant d'un soutien actif au sein des principales puissances
réunies dans le G8. Comme la faim, cette crise de l'eau est un
fléau silencieux qui ne suscite pas d'action internationale
concertée, regrette l'agence de l'ONU.

L'eau plus chère pour les pauvres

Le rapport montre par ailleurs que plus on est pauvre, plus
l'eau est chère, notamment à cause des revendeurs. Les ménages les
plus démunis de Jamaïque, du Nicaragua et du Salvador consacrent en
moyenne 10 % de leurs revenus à l'eau. Au Royaume-Uni, un taux de 3
% du revenu des ménages consacré à l'eau est considéré comme un
indicateur de pauvreté.



Les familles des bidonvilles urbains paient généralement le litre
d'eau cinq à dix fois plus cher que les résidents de zones à
revenus élevés. Dans les zones rurales, les agriculteurs font face
à une crise potentiellement catastrophique en raison des
changements climatiques.



Mais cette crise de l'eau peut être résolue, souligne l'agence de
l'ONU, en se fondant sur l'expérience des pays développés. A la fin
du XIXe siècle, la diarrhée, la dysenterie et la typhoïde étaient à
l'origine d'un décès sur dix dans les villes américaines.



Des investissements massifs dans les réseaux d'égoûts et la
purification de l'eau vinrent à bout de ces maladies. Il faut
répéter cet effort dans les pays en développement.



agences/kot

Publié

Développement humain: recul suisse

La Suisse a perdu deux places dans le classement mondial du développement humain. Elle est au 9e rang, alors que l'an dernier elle se trouvait au 7e rang. La Norvège reste première et le Niger dernier de la liste.

La situation en Suisse n'a pas changé d'une année sur l'autre, a expliqué Cecilia Ugaz, coordonnatrice de la rédaction du rapport annuel du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Mais d'autres pays ont progressé, ce qui explique que la Suisse ait perdu deux places. L'Irlande a ainsi passé devant la Suisse, de même que les EtatsUnis et le Japon (le Luxembourg a simultanément reculé).

Le taux de scolarisation de la Suisse continue de l'handicaper par rapport aux premiers du classement, à savoir, dans l'ordre, la Norvège, l'Islande, l'Australie, l'Irlande, la Suède, le Canada, le Japon et les Etats-Unis.

Immédiatement après la Suisse viennent les Pays-Bas, la Finlande, le Luxembourg, la Belgique, l'Autriche, le Danemark, la France (16e), l'Italie, le Royaume-Uni, l'Espagne, la NouvelleZélande et l'Allemagne (21e).

En queue de liste se trouvent le Niger (177e), après la Sierra Leone, le Mali et le Burkina-Faso. Les 30 derniers du classement sont tous africains, mis à part Haïti (154e) et le Yémen (150e).

Les habitants de la Norvège sont en moyenne 40 fois plus riches que ceux du Niger et vivent deux fois plus longtemps.

Le PNUD souligne que l'écart entre les plus riches et les plus pauvres s'élargit, en raison de la stagnation en Afrique subsaharienne et de l'accélération des progrès dans les pays les plus avancés.